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Primaire à gauche: "Beaucoup se disent que la présidentielle est perdue d'avance pour le PS"

Sept candidats, quatre socialistes et trois membres d'autres partis, s'affronteront à la primaire de la gauche pour la présidentielle de 2017, a annoncé samedi la Haute autorité des primaires citoyennes. Mais Yves-Marie Cann, directeur des études politiques à l'institut de sondages Elabe, estime sur RMC que "plutôt que de désigner un candidat à la présidentielle, il s'agirait avant tout de se choisir une ligne politique".

"Compte tenu du contexte politique où beaucoup, à gauche, se disent que finalement la présidentielle est perdue d'avance pour le Parti socialiste. La primaire pourrait être la tentation, pour un certain nombre de votants, de faire une sorte de pré-Congrès du parti. Donc, plutôt que de désigner un candidat à la présidentielle, il s'agirait avant tout de se choisir une ligne politique.

C'est tout le paradoxe de ce scrutin puisque l'objectif avant tout de la primaire est de désigner le candidat du Parti socialiste et de ses alliés au premier tour de l'élection présidentielle. Mais il n'empêche que beaucoup ont en tête l'après-présidentielle. La question est de savoir qui mettra la main sur le Parti socialiste et qui incarnera l'opposition à la droite de 2017 à 2022, si la droite remporte la présidentielle. Lorsque l'on regarde les enquêtes d'opinion depuis plusieurs mois, on voit bien que le contexte est très difficile pour la gauche. Aucun sondage n'a donné, au cours des six derniers mois, l'hypothèse d'un candidat de gauche se qualifiant pour le second tour.

En même temps, la campagne présidentielle n'a pas commencé et l'on sait d'expérience que ce genre de campagne fait bouger les lignes. On sait aussi que ceux qui apparaissent comme les champions dans les sondages à quelques mois d'une présidentielle ne sont pas forcément les champions au printemps. Il peut donc se passer des choses. On n'est pas à l'abri de surprises. Tout reste possible, y compris la qualification de la gauche au second tour de la présidentielle".

M.R avec Laurent Neumann