"Qu'elle y reste": le déplacement d'Anne Hidalgo à Tahiti, en vue des JO, irrite

L'hiver au soleil, le rêve de tous. Alors que la France métropolitaine vient de passer à l'heure d'hiver et que le froid s'installe, la maire de Paris Anne Hidalgo est à Tahiti. L'île polynésienne n'est pas un nouvel arrondissement de la capitale mais doit accueillir les épreuves de surf à l'occasion des Jeux olympiques de Paris.
Pour s'assurer que les préparatifs s'y déroulent au mieux, l'élue a donc décidé de se rendre sur place. Anne Hidalgo a donc pris l'avion pour Tahiti le 16 octobre, où elle a pu visiter les installations des épreuves de surf. Elle s'est également entretenue avec le président de la collectivité territoriale Moetai Brotherson pour évoquer "la préservation de l'environnement", assure l'entourage de la maire de Paris.
Des vacances dans la région
Une discussion bienvenue alors que la tenue des épreuves de surf à Tahiti nécessite l'installation d'une tour climatisée en aluminium de 14 mètres de haut, immergée dans l'eau du lagon de Teahupo'o. Et pour cette installation, il faut également construire une canalisation sous-marine qui va raccorder l’édifice au rivage et qui nécessite de percer le corail. De quoi provoquer la colère des habitants qui ont manifesté leur mécontentement, alors qu'une pétition contre le projet a recueilli 90.000 signatures.
Dans la foulée, Anne Hidalgo s'est rendue en Nouvelle-Calédonie, à 4.175 km de Tahiti. Sur place, elle a visité l'Île des Pins, une petite île où furent déportés des Communards parisiens. Son voyage officiel s'est achevé le 22 octobre mais la maire de Paris a décidé de rester dans la région pour des vacances à titre privé.
De quoi faire monter la tension chez ses opposants et chez certains Parisiens qui déplorent les travaux permanents sur la voie publique, la hausse de la taxe foncière, du sentiment d'insécurité ou encore l'explosion de la dette de la capitale.
"Ne plus l'avoir à Paris ne nous manquera pas"
A commencer par Charles Consigny, l'avocat parisien des "Grandes Gueules", ancien candidat LR aux élections législatives: "J'espère qu'un volcan va se réveiller dans la région et empêcher son retour. J'espère qu'elle va se découvrir un attrait pour la pêche et la région et rester là-bas, même si je ne souhaite pas ça aux locaux", ironise-t-il.
De son côté, Mourad Boudjelal s'interroge sur le coût de ce déplacement et notamment celui du billet d'avion pour s'y rendre: "Cela coûte au moins 15.000 euros en business. Je propose que Tahiti réclame son indépendance, qu'Anne Hidalgo en devienne la présidente et qu'elle y reste", assure-t-il. "Cela nous permettra de ne plus l'avoir à Paris et cela ne nous manquera pas", conclut-il.
Seule Flora Ghebbali note qu'Anne Hidalgo ménage son empreinte carbone en n'utilisant qu'un vol aller-retour pour mélanger déplacement professionnel et déplacement privé.
La rentrée d'Anne Hidalgo marquée par plusieurs déplacements sur d'autres continents
De son côté, le cabinet d'Anne Hidalgo déplore "une polémique affligeante". La maire, elle, reste discrète sur son déplacement. Aucune mention n'en est faite sur son compte X (anciennement Twitter). C'est même, selon Le Canard enchaîné, le préfet de police de Paris Laurent Nunez qui aurait levé le voile sur son déplacement, assurant ne rien pouvoir faire en l'absence de l'élue sur le plan de circulation dans la capitale, qui aurait dû être dévoilé fin octobre. Il faudra attendre le retour de vacances d'Anne Hidalgo pour que la capitale continue de tourner.
La maire de Paris multiplie les déplacements en avion loin de sa ville depuis quelques mois. Après un séjour de trois jours à New York pour une réunion sur le climat fin septembre, Anne Hidalgo s'était rendu début octobre à Cotonou, au Bénin, à l'occasion de l'Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones.