Régionales: Stéphane, instituteur, souffre du "manque de considération" de son métier
Après une ville de banlieue parisienne dont les habitants se sentent relégués, des villages ruraux qui se vident et se sentent oubliés, des villes comme Nice où des Français aisés se disent déçus par les politiques, RMC poursuit son tour de France jusqu'au second tour des élections régionales, ce dimanche 13 décembre. Ce mardi, c'est à Chauvigny, dans la Vienne, que RMC a choisi de tendre son micro à un instituteur, Stéphane.
"Etre enseignant, un bonheur"
Des écoles maternelles, cette commune de Poitou-Charentes de près de 7000 habitants en compte cinq, pour 169 élèves. Stéphane a accepté de nous recevoir dans son école, dont il est aussi le directeur, comme c'est souvent le cas. Il est 16h30, et une partie de sa classe est en plein atelier art plastique.
"J'aime faire ce que je fais", témoigne-t-il. "J'ai choisi ce que je fais, c'est le métier que je voulais faire. A dix ans, je voulais faire professeur, et je le suis. Je suis très heureux, ça m'épanouit complètement et j'avoue que c'est un bonheur et une responsabilité, que d'être enseignant".
"Je comprends les gens qui font des fixations"
Stéphane, très impliqué, veut à tout prix casser le cliché du fonctionnaire tire-au-flanc.
"Pour certains, être fonctionnaire, c'est d'abord être très bien payé pour pas faire grand-chose", se désole-t-il. "Bénéficier de beaucoup d'avantages, beaucoup de vacances et être, entre guillemets, intouchable".
Mais Stéphane avoue comprendre la détresse qui peut pousser les Français à entretenir certains clichés.
"Dans le contexte dans lequel on est, je peux comprendre que des gens fassent, comme ça, des fixations", estime-t-il. "Et puis on les aide bien, par ailleurs, à faire des fixations sur des catégories de gens. Vous avez des hommes politiques que je ne nommerai pas qui sont très clivant. Et pour certains, ça peut être des boucs émissaires tout désignés".
"Je comprends ce qu'est un 'front républicain'"
Et de regretter le manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics.
"Moi, je considère que ce gouvernement fait des pas: on a l'école comme priorité nationale, on a un budget conséquent, effectivement", reconnaît-il. "Mais on aimerait, à un moment donné, sentir un souffle de confiance, et de reconnaissance; de considération".
Après quatre ans de pouvoir socialiste, Stéphane, homme de gauche, a-t-il toujours confiance en la gauche?
"Je sais ce que ça veut dire de voter utile, et je crois comprendre ce que c'est qu'un 'front républicain', contrairement à certains autres", insiste-t-il. "Je saurai faire les choix qui s'imposent dans un isoloir, je pense, en tant qu'enseignant, au regard de ce qu'il s'est fait, de ce qu'il se fait et de ce que l'on nous propose de part et d'autre".