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Relaxe de Dupond-Moretti: les députés LFI appellent à supprimer la Cour de justice de la République

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti lors d'une suspension d'audience de son procès devant la Cour de justice de la République (CJR), le 15 novembre 2023 à Paris

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti lors d'une suspension d'audience de son procès devant la Cour de justice de la République (CJR), le 15 novembre 2023 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

La Cour de justice de la République a prononcé la relaxe du ministre de la Justice ce mercredi. La France insoumise juge l'institution défectueuse.

Les députés du groupe LFI ont appelé mercredi à la suppression de la Cour de justice de la République, "juridiction d'entre-soi systématiquement partiale", immédiatement après l'annonce de la relaxe du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, jugé pour prise illégale d'intérêts.

"Alors que le procès a fait la démonstration implacable de sa culpabilité, une majorité des juges parlementaires a fait le choix de la relaxe", ont dénoncé les députés LFI dans un communiqué, exhortant à "supprimer cette juridiction d'entre-soi systématiquement partiale".

C'est "un bras d'honneur à l'idée de justice", a commenté devant la presse à l'Assemblée nationale le député LFI Ugo Bernalicis.

Il a demandé au parquet de "saisir la Cour de Cassation", seule voie de recours, faute de procédure d'appel devant cette juridiction.

Interrogé par l'AFP, Jean-Luc Mélenchon a sobrement commenté: "Il a un bon avocat", alors que le garde des Sceaux était défendu par Jacqueline Laffont et Rémi Lorrain, deux ténors du barreau parisien.

A contrario, plusieurs figures de la majorité se sont réjouies de la décision de la CJR.

"Voilà son honneur blanchi: il va en sortir plus fort (et) sa place au gouvernement reste toute intacte", a considéré le patron des sénateurs macronistes, François Patriat.

"Politiquement coupable de la situation d'insécurité du pays"

Le député MoDem Bruno Millienne s'est félicité que "justice (ait) été rendue", en saluant "une très bonne nouvelle pour le pays et pour le fonctionnement de nos institutions".

Son collègue Mathieu Lefèvre (Renaissance) s'est dit "plus que jamais aux côtés" de M. Dupond-Moretti "pour continuer à moderniser la justice de notre pays et à renforcer la réponse pénale".

Au RN, le porte-parole Thomas Ménagé a dit "respecter cette décision".

Mais M. Dupond-Moretti "est toujours politiquement coupable de la situation d'insécurité du pays, du laxisme", a-t-il déclaré. Il "devrait laisser sa place à un ministre qui veut vraiment lutter contre l'insécurité, mettre en place une politique de fermeté en matière pénale".

"Des parlementaires qui jugent un ministre, cela renvoie à l'image de l'entre-soi", a estimé Arthur Delaporte, porte-parole des députés PS, en estimant qu'"il aurait fallu qu'Eric Dupond-Moretti démissionne de ses fonctions".

La patronne des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a également pointé "le fait que des politiques puissent juger un autre politique": "Il y a toujours le soupçon que (...) la relaxe serait due à des intérêts autres que celui de rendre justice".

CN avec AFP