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Retraites: des Français se sont mobilisés pour la première fois après l'interview d'Emmanuel Macron

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La mobilisation de jeudi contre la réforme des retraites a connu un regain de fréquentation, avec notamment des manifestants qui sont descendus dans la rue pour la première fois. Beaucoup justifient cette mobilisation par l'attitude d'Emmanuel Macron et l'utilisation du 49.3.

Au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron, les cortèges ont de nouveau fait le plein dans de très nombreuses villes. À Paris, la CGT a dénombré 800.000 opposants à la réforme des retraites du gouvernement, 120.000 d'après le ministère de l'Intérieur.

Les opposants à la réforme du gouvernement étaient nettement plus nombreux que le 15 mars dans de nombreuses villes de France: 3,5 millions selon les chiffres de la CGT et près de 1,1 million selon le ministère de l'Intérieur. Des chiffres quasiment identiques à ceux de la plus forte journée de manifestations jusqu'à présent, le 7 mars.

Surtout, beaucoup sont descendus dans la rue pour la première fois depuis le début du mouvement, révoltés par les méthodes utilisées par le gouvernement pour faire passer ce texte. Dans le cortège, il n'a pas fallu chercher bien longtemps. Baptiste, restaurateur, ne s'était jusque-là jamais mobilisé.

“Je ne me sentais pas hyper touché, mais plus j’en parle, plus je me dis que ce n’est pas normal tout ça”, indique-t-il.

"L'enjeu est trop grand"

Chez eux, la revendication va au-delà d'être pour ou contre la réforme. Liane, consultante, vient aussi crier sa colère pour la première fois. “Là, ce n’est pas une manifestation pour dire 'on est contre' et 'on ne veut pas que nos députés votent'. On est là pour dire que la manière dont ont été faites les choses, ce n’est absolument pas respecter la volonté du peuple”, appuie-t-elle.

À côté d'elle, Oriane, cadre en ressources humaines, a réussi à surmonter sa crainte des manifestations.

“Je me suis dit, il faut faire nombre, il faut montrer qu’on n'est pas d’accord et que tout le monde n’a pas des accès de violences. On essaye de dépasser cette peur parce que l’enjeu est trop grand”, ajoute-t-elle.

Grand, comme l'ampleur de cette manifestation. Une foule dense, un cortège immense, où l'on distingue une tâche bleue. Chloé est venue en blouse d'infirmière, toute fière de sa première dans une manifestation. “On voit qu’il y a vraiment tous les âges et c’est très bien. Il y a des très jeunes, des lycéens. On est tous concernés, ça, c’est sûr”, affirme-t-elle.

Elle ne sait pas si elle reviendra la prochaine fois, mais être là, dit-elle, “c'est déjà un premier pas”.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours