Emmanuel Macron ou l'opposition, qui est responsable du regain de tension dans les manifestations?
La journée de mobilisation de jeudi a rassemblé 3,5 millions de manifestants selon les syndicats, 1,08 million selon la police. Les manifestations contre la réforme des retraites ont donc connu un fort regain de mobilisation par rapport aux précédentes journées.
Une journée de manifestation organisée pour la première fois après l'adoption de la réforme des retraites par l'intermédiaire de l'article 49.3. Et elle a aussi été marquée par une augmentation des tensions dans les cortèges. On a notamment pu voir des bâtiments publics ciblés et dégradés, des feux de poubelles, des blessés.
C'est avant tout la gauche qui en est responsable, accuse l'élue Renaissance Shannon Seban.
“Une partie des élus de la coalition de la Nupes apportent de la légitimité à ces mouvements-là. Est-ce qu'à un moment, vous avez vu un tweet de condamnation, une interview télévisée ou à la radio d’un de ces élus, qui condamne fermement les violences auxquelles on a pu assister? Non, jamais, bien au contraire”, dénonce-t-elle.
"Le président se comporte comme un casseur"
Mais la Nupes répond. Emmanuel Macron a choisi la confrontation directe, et c'est lui qui attise les tensions, déplore l'écologiste Yannick Jadot. “C’est le président de la République qui tient l’allumette et qui allume des petits feux un peu partout. Là, il a bloqué le pays depuis des mois, il faut qu’il arrête de l'embraser”, assure-t-il.
Une stratégie délibérée estime Fabien Roussel, le patron des communistes.
“Le président fait le pari du KO dans le pays. On est passé des manifestations pacifiques à la matraque. Le président de la République se comporte en République comme un casseur”, appuie-t-il.
Et même dans la majorité un député admet, hors micro, une responsabilité du président. "Avec le 49-3 et en associant les manifestants à la foule, on ne pouvait pas s'attendre à une autre réaction", indique-t-il.