Retraites: la Cour des comptes "offre un démenti cinglant" à François Bayrou, tacle la CGT

"Passons aux choses sérieuses": les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau "préoccupant" mais enterre l'idée d'un "déficit caché", ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.
Les syndicats, à l'instar de la CFDT, ont demandé jeudi à vite "passer aux choses sérieuses" dans les nouvelles négociations sur le dossier des retraites après la présentation par la Cour des comptes d'un rapport qui écarte un "déficit caché" du système de financement.
"L'histoire du budget du déficit caché est écartée. J'ai envie de vous dire: passons aux choses sérieuses", a lancé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, à la sortie d'une réunion où lui ont été présentées, ainsi qu'à l'ensemble des partenaires sociaux, les conclusions d'une mission de la Cour des comptes sur le financement du système de retraites.
La réforme de 2023, "du pipeau", tacle la CFDT
"Il faut du sang froid quand il s'agit des retraites", a mis en avant Marylise Léon, à la tête du premier syndicat français, alors que va débuter une séquence de négociations entre partenaires sociaux.
Pour la secrétaire générale du premier syndicat français, la réforme de 2023 qui a porté l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et devait "résoudre tous les problèmes", était "du pipeau".
Toujours désireuse "d'un bougé sur l'âge", Marylise Léon a jugé que la "boussole" de la CFDT était d'"obtenir des choses concrètes" en insistant sur l'emploi des seniors. Sur le financement du système, la syndicaliste a jugé que le "problème, c'est les recettes".
La CGT veut toujours l'abrogation
A la tête de la CGT, Sophie Binet a considéré que le rapport de la Cour des comptes offrait "un démenti cinglant aux chiffres farfelus qui avaient été retenus par le Premier ministre", François Bayrou, lors de sa déclaration de politique générale devant les assemblées. "L'objectif de la CGT, c'est d'abroger" la réforme de 2023, ce qui coûterait "10 milliards d'euros à horizon 2030", un chiffre "tout à fait soutenable", a affirmé la leader de la CGT.
Pour FO, Michel Beaugas a regretté que le rapport de la Cour des comptes n'aborde pas le chiffrage d'un retour à 62 ans. "Nous demandons l'abrogation de la réforme et donc il serait bon de savoir si effectivement ça coûterait si cher que ça", a-t-il déclaré.
Le Conseil d'orientation des retraites (COR), instance de référence sur le financement du système de retraites, "fait un beau travail puisque la Cour des comptes s'est appuyée sur ces travaux et arrive quasiment aux mêmes conclusions", a-t-il en outre ironisé, épinglant lui aussi l'hypothèse du "déficit caché" porté par le chef du gouvernement.