RMC
Politique

Retraites: mobilisation générale pour la majorité à l'Assemblée nationale

placeholder video
Alors que la majorité va devoir être mobilisée à chaque instant pour défendre et faire passer le texte de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, les syndicats accélèrent la mobilisation avec deux nouvelles dates fixées cette semaine.

La réforme des retraites arrive à l'Assemblée ce lundi pour le début de l'examen du texte par les parlementaires. Et ça s'annonce évidemment agité dans l'hémicycle. Avant d'examiner les plus de 20.000 amendements déposés, dont 18.000 par la gauche, l'Assemblée nationale va examiner la motion référendaire déposée par le groupe RN puis vers 17h30 la motion préalable de rejet.

L'agenda sera donc chargé, avec des débats à l'Assemblée nationale qui se termineront le vendredi 17 février à minuit. Réussir à faire voter le texte pour asseoir la légitimité de sa réforme malgré la contestation dans la rue, voilà donc la mission d'Élisabeth Borne. Chez les macronistes, la mobilisation générale est donc décrétée. "On doit tous être là, tout le temps, pour qu'aucune voix ne manque”, dit l'un d'eux.

Mais ce ne sera pas suffisant, puisque le camp présidentiel ne dispose pas à lui seul de la majorité absolue nécessaire pour emporter le vote. La Première ministre doit donc convaincre au-delà de ses soutiens habituels. Et ce sont la soixantaine de députés LR qui pourraient faire pencher la balance. Des élus de droite divisés, et qui hésitent à apporter leurs voix.

La mobilisation de la rue déterminante?

Pour autant, la gauche, elle, craint que les soutiens à la réforme soient quand même de peu majoritaires à l'Assemblée. "On doit donc créer les conditions pour qu'il n'y ait pas de vote", reconnaît hors micro un député LFI qui, comme le reste de la gauche, mise sur la mobilisation dans la rue pour que le gouvernement retire sa réforme des retraites.

Une mobilisation que les syndicats, comme la gauche, espèrent aussi importante que les précédentes. Mais en appelant les Français à se mobiliser deux fois cette semaine, les syndicats prennent le risque d'apparaitre affaiblis au moment de compter les manifestants mardi soir. Mais ils font le pari que les cortèges seront encore plus remplis samedi. Jusqu'à présent, leur plan se déroule sans accroc. Ils sont suivis massivement dans la rue et dans les sondages et la majorité à l'Assemblée tangue. Mais le gouvernement reste ferme sur les 64 ans et plus le temps passe, plus la perspective d'une adoption du texte et donc d'une défaite, approche. 

Pour autant, l'unité syndicale tient, car les partisans d'un blocage du pays se font discrets. Ils savent que les secteurs fers de lance, dans les transports ou l'énergie, ne sont pas prêts à s'engager dans une grève reconductible. C'est pourquoi la suite du calendrier est encore floue. Certains poussent pour des actions plus symboliques, plus locales. Une mobilisation à feu doux avant d'allumer le grill à la fin des vacances, début mars.  

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours