Retraites: comment la majorité veut draguer LR avec une concession sur les carrières longues
La réforme des retraites et ses 20.000 amendements arrivent dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce lundi pour le début de l'examen du texte par les parlementaires. La majorité va devoir s'employer pour tenter de convaincre une majorité de députés, de droite notamment. Dimanche, dans le JDD, Élisabeth Borne a fait une concession importante. "Nous allons bouger sur les carrières longues" dit-elle. Cela concerne les Français qui ont commencé leur carrière à 20 ans. Ils devaient cotiser un an de plus que les autres pour atteindre les 64 ans. Ils seront finalement intégrés aux carrières longues, et pourront partir plus tôt, dès lors qu’ils ont cotisé la durée légale, 43 ans.
C'était une demande des Républicains. Toutefois, les réactions sont mitigées à droite. En effet, les LR sont divisés et certains estiment que c'est insuffisant. Les choses se sont dessinées dans le bureau d’Élisabeth Borne lorsqu’elle a reçu Eric Ciotti mercredi dernier.
Mais ça n’est ni un recul ni une concession, dit le député Renaissance Mathieu Lefevre.
“Je ne parle pas de concession parce que c’est un enrichissement. La Première ministre, elle est dans le dialogue avec le ministre du Travail depuis le début de l’examen de ce texte. Donc c’est une mesure qui est évidemment bienvenue”, assure-t-il.
LR en attend encore plus
Le geste sera-t-il suffisant pour embarquer tout le groupe LR? La droite est divisée. Certains saluent une avancée. D’autres, comme Pierre-Henri Dumont, soulignent que cela ne règle pas toutes les injustices.
“On continue de faire porter l’effort de la réforme sur celles et ceux qui ont les métiers les plus pénibles, qui ont commencé plus tôt, qui sont souvent les plus cassés par le travail”, juge-t-il.
Car il reste toujours les carrières très longues, ceux qui ont commencé à 18 ans ou avant. Eux devront toujours cotiser 44 ans. Les LR voudraient que personne ne dépasse les 43. Trop coûteux, dit-on dans la majorité. “On n’ira pas plus loin”, insiste-t-on même.