Saint-Brévin: une marche en soutien au maire démissionnaire crée la discorde

Rendez-vous est pris à 17h, dans la commune de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), pour plusieurs dizaines d'élus de gauche, ce mercredi 24 mai. Marine Tondelier, Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon ou encore Fabien Roussel, entre autres, se retrouveront dans la commune de la Loire-Atlantique, pour une marche en soutien au maire, Yannick Morez.
L'élu a démissionné le 10 mai dernier après des intimidations de l'extrême droite dans des manifestations organisées contre le projet de création d'un centre d'accueil pour des personnes en demande d'asile. Plus tôt, en mars dernier, ses véhicules et sa maison avaient été la cible d'incendies criminels.
Le Parti socialiste, qui est à l'origine de cette marche, ambitionnait une grande manifestation transpartisane. Impossible effectivement pour les socialistes de ne pas réagir à cette démission du maire de Saint-Brévin.
Le RN ne veut pas de "récupération politique"
Aux yeux du patron du PS, Olivier Faure, c'est surtout une réponse aux menaces de l'extrême droite.
"Il y a un climat qui s'est instauré. Mais stop, la République ce n'est pas ça! Et nous ne tolérerons pas cette résurgence de l'extrême droite qui croit que, désormais, elle est chez elle partout et qu'elle peut faire la loi", estime Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
Mais au lieu d'une marche transpartisane, ce sera surtout une marche de la Nupes qui va se dérouler à Saint-Brévin-les-Pins. Pour Philippe Ballard, député du Rassemblement National, qui ne participera pas à l'événement, la gauche instrumentalise l'affaire.
Le député RN de l'Oise explique qu'il "ne faut pas tomber dans la récupération politique". Et même si "le maire de Saint-Brévin a tout notre soutien", l'élu d'extrême droite juge qu'il n'y "a pas besoin de faire une marche pour le prouver".
Une marche "absolument pas dans l'apaisement"
Du côté de la majorité, on préconise que la réponse se fasse surtout à l'Assemblée nationale, comme l'assure Violette Spillebout. La députée Renaissance du Nord vient en effet de présenter dix propositions pour mieux protéger les élus et leurs proches, notamment en durcissant les sanctions en cas d'agression.
Pour autant, elle ne sera pas à la marche cet après-midi. La députée juge qu'elle n'est pas à sa place si elle décide de "s'associer à une marche très politisée, très revendicative et absolument pas dans l'apaisement". Violette Spillebout ajoute que "(sa) place est à l'Assemblée, dans l'action concrète pour protéger les élus".
Plusieurs élus de la majorité affirment craindre des tensions voire des violences lors de la manifestation ce mercredi après-midi. Le maire lui-même ne participera pas à la marche, mais prendra la parole à l'issue, sur les coups de 18h. En amont, il dit déjà regretter "la récupération politique de l'extrême gauche" de cette marche.
Des habitants de la commune ont aussi prévu de participer à la marche organisée ce mercredi après-midi. "Si j'avais été le maire, je pense que j'aurais démissionné aussi" explique ce riverain. Une autre habitante assure qu'elle aussi "soutient" le maire, Yannick Morez, en expliquant que l'on "a le droit de défendre ses idées, mais pas en saccageant et en portant atteinte à la vie des personnes".