"On reçoit des messages de haine": à Saint-Brevin, une atmosphère toujours pesante

Une semaine après avoir présenté sa démission, le maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique) est auditionné ce mercredi matin par le Sénat. Il sera reçu ensuite par la Première ministre, Élisabeth Borne.
L'édile avait claqué la porte et rendu son écharpe d'élu après avoir été visé par un incendie criminel et une série de menaces sur fond de déménagement, près d'une école maternelle, d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. La préfecture l'a dit en fin de semaine: malgré la démission du maire de Saint-Brevin, le projet sera mené à son terme d'ici décembre 2023.
Rien que mardi matin au standard de l’hôtel de ville, 30 appels de soutien, des centaines de lettres… “La majorité vient d’autres élus”, sourit l’une des secrétaires de mairie. Mais sa collègue l’interrompt: “On reçoit aussi quelques messages de haine”.
Cette haine et la violence des auteurs de l’incendie reviennent sans cesse sur les lèvres des habitants rencontrés sur le front de mer. “La violence prend le dessus. On espère que ça se calme et pas qu’à Saint-Brevin”, “on veut retrouver une vie normale”, “il faut trouver des solutions pour que ces gens qui n’habitent même pas dans le département viennent manifester”, indiquent ces habitants.
“C’était mon voisin, un mec bien, mon médecin”, confient certains, mais le soutien n’est pas toujours assumé tant le climat est pesant. “Non, non, moi je ne veux pas me mettre là-dedans”, confie un habitant qui refuse de répondre.
Les manifestations de l'extrême droite interdites?
Chez ces habitants, il y a l’envie de tourner la page d’un débat qui n’est plus le leur car les opposants au nouveau centre d’accueil de migrants dans la ville ne sont pas tous des gens du coin. Philippe Croze, président du collectif des Brévinois attentifs et solidaires, est l’un des soutiens du projet.
“C’est une minorité et ils ne sont pas tous de Saint-Brevin en plus. Ce qu’on espère, c’est que ces manifestations de l’extrême droite et de l’ultra droite s’arrêtent, et qu’elles puissent être interdites par le préfet”, appuie-t-il.
Pour apaiser le débat sur l’accueil des demandeurs d’asile dans les villes, il demande une convention citoyenne sur le sujet au gouvernement.