"Elle est encore stressée et choquée": un commerçant au tribunal après avoir menacé une maire

Un procès dans un contexte tout particulier, après l'affaire du maire de Saint-Brévin. Dès ce lundi, le tribunal correctionnel de Perpignan se penche, à partir de 8h30, sur le cas d'un commerçant de la commune du Soler, dans la banlieue de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
En novembre dernier, cet homme avait menacé de mettre la ville à "feu et à sang" à la suite de la fermeture administrative de son épicerie de nuit, pour des troubles à l’ordre public et la vente illégale de tabac.
L'homme avait alors menacé de mort la maire de la commune, mais aussi proféré des menaces à l'encontre de policiers municipaux et du premier adjoint de la ville. Ce lundi matin, le prévenu comparaît pour "menaces de mort, et menaces à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique".
Une "violence de plus en plus déchaînée" envers les élus
Le commerçant du Soler avait d'ailleurs été placé sous contrôle judiciaire au moment des faits.
Dans la commune, personne n’a oublié cette affaire. "S’il a agressé, qu’on le condamne comme il se doit, c’est tout. Parce qu’il ne faut pas laisser faire tout cela", lâche une habitante de la commune.
Du côté de l'élue, l'avocat de celle-ci, Mathieu Pons-Serradeil, assure que la maire est encore perturbée par l’agression. "Elle est encore assez stressée et assez choquée, traumatisée des violences qu’elle a subies et des menaces", assure-t-il.
"Ce dossier est assez symptômatique de tout ce qui est en train de se passer depuis 2020 dans notre pays, et de la violence de plus en plus déchaînée vis-à-vis des élus locaux dès lors qu’on est insatisfait de leur action ou de leurs actes", estime Me Mathieu Pons-Serradeil.
Le conseil du prévenu, lui, rappelle qu'il faut faire "attention à ne pas faire l’amalgame entre toutes les affaires". Pour Me Mathieu Vachet, il ne faut pas "s’accaparer cette affaire-là au prétexte de vouloir faire un exemple, de vouloir légiférer".
Et s'il explique qu'une évolution de la loi "est sûrement nécessaire", l'avocat affirme que "ce n’est sûrement pas sur ce dossier-là" qu'il faut s'appuyer pour légiférer sur la problématique des menaces envers les élus.
En attendant, s’il est reconnu coupable, le commerçant pyrénéen âgé de 38 ans encourt une peine maximale de prison de 5 ans et de 75.000 euros d’amende.