Sébastien Lecornu poursuit ses consultations avant de rencontre le PS, qui aura les cartes en main

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu enchaîne les rendez-vous. Désormais installé à Matignon, il va de nouveau recevoir ce jeudi matin les chefs de parti du bloc central. Une étape avant les consultations avec les autres partis et notamment le PS.

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ce jeudi ses consultations des forces politiques, comme le président Emmanuel Macron l'en a chargé en le nommant mardi soir. Il réunissait ce jeudi matin l'ensemble des chefs des partis du bloc central. Un bloc central dont il a déjà reçu des représentants individuellement mercredi.

Une revue des troupes pour celui qui était il y a peu ministre des Armées. "On a parlé solidité du bloc central"raconte un participant qui parle d'un entretien chaleureux. Le nouveau Premier ministre a surtout parlé méthode. "Son souhait de mieux animer le socle commun", explique un proche de Gabriel Attal.

S'il veut aboutir à un accord de gouvernement, il était pour le moment peu question de fond. "Lecornu était surtout en position d'écoute et n'a pas dévoilé ses cartes", confie l'entourage de Laurent Wauquiez, le patron des députés LR. Sans doute en dira-t-il plus ce jeudi matin, notamment sur les concessions qu'il serait prêt à faire au PS avec qui il doit négocier pour assurer sa survie.

Le PS censurera-t-il le gouvernement?

Sébastien Lecornu consultera dans un second temps les forces de gauche et notamment le Parti socialiste. Il compte sur sa clémence pour ne pas être renversé à l'Assemblée, faute de majorité. Sébastien Lecornu, qui promet aussi des ruptures sur le fond comme sur la forme. Un des principaux dirigeants socialistes confie voir des signaux "sympathiques” après les premières heures de Sébastien Lecornu à Matignon. Un coup de fil au patron du parti Olivier Faure mercredi matin, une promesse ensuite de "rupture", un mot symbolique qui a son importance pour la gauche.

Mais la prudence reste de mise alors que LFI les accuse de se vendre à la macronie. "Ce premier rendez-vous pourra aussi être le dernier", met en garde un élu. Censurer ou pas le futur gouvernement, le PS attend de voir et pose des conditions strictes, au moins dans un premier temps: la taxation des hauts patrimoines, une baisse de la CSG pour les petits revenus ou encore le gel de la réforme des retraites... Les socialistes espèrent pouvoir compter sur un Premier ministre conciliant. Mais rien n'est acquis. Un député ironise: "Ce n'est pas parce que Sébastien Lecornu a une tête qui ressemble à Napoléon et à un conseiller général que ça va fonctionner", s’amuse-t-il.

Même s'il ne trouvera son salut négociant avec les insoumis et le RN, le nouveau Premier ministre veut tout de même les consulter. La France insoumise a d’ores-et-déjà dit non.

Hélène Terzian et Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours