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"Soyons prêts": Emmanuel Macron annonce que l'Etat va "accroître et accélérer les commandes de Rafale"

Emmanuel Macron prononce un discours lors de sa visite à la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur de l'Armée de l'air et de l'espace française à Saint-Sauveur, dans le nord-est de la France, le 18 mars 2025.

Emmanuel Macron prononce un discours lors de sa visite à la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur de l'Armée de l'air et de l'espace française à Saint-Sauveur, dans le nord-est de la France, le 18 mars 2025. - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Ce mardi 18 mars, le président de la République a annoncé que l'Etat allait "accroître et accélérer les commandes de Rafale" au bénéfice de l'armée de l'air dans le cadre nouveaux investissements de défense décidés face à la "bascule" géopolitique.

Emmanuel Macron a annoncé mardi que État allait "accroître et accélérer les commandes de Rafale" au bénéfice de l'armée de l'air dans le cadre nouveaux investissements de défense décidés face à la "bascule" géopolitique, lors d'un déplacement sur la base aérienne de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône.

Les décisions d'investissements supplémentaires pour répondre à "l'accélération des événements" seront annoncées "dans les prochaines semaines", a expliqué le chef d'État

"C'est un impératif dans le contexte actuel"

Mais sans attendre, il a déclaré que l'armée de l'air et de l'espace bénéficierait "de davantage de commandes de Rafale", l'avion de chasse français de Dassault Aviation. "C'est un impératif dans le contexte actuel. C'est aussi un choix naturel pour intégrer l'effort des aviateurs vis-à-vis de l'Ukraine, avec la cession de nos Mirage" à Kiev, a-t-il ajouté.

L'armée de l'Air disposait l'an passé de 108 Rafale, la Marine de 41 autres, et la France doit à ce stade recevoir 56 appareils supplémentaires. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a fait état récemment d'un besoin d'acquérir 30 Rafale de plus (20 pour l'armée de l'Air, 10 pour la Marine).

Luxeuil va par ailleurs être "à l'horizon de 2035 la première base à accueillir la prochaine version du Rafale et son missile nucléaire hypersonique, figure du renouvellement entamé de la modernisation de notre dissuasion nucléaire", a ajouté le chef d'État. Il a évoqué un investissement de Étatde "près de 1,5 milliard d'euros" pour adapter le site.

Au moment où la France et l'Europe ont décidé de renforcer massivement leur défense face au début de rapprochement en cours entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, le président avait une fois de plus endossé sa casquette de chef des armées pour visiter cette base aérienne 116 qui permet à la France, selon Élysée "de jouer un rôle central dans la protection des intérêts de l'Alliance atlantique et au-delà".

"Ce que je veux, c'est que nous soyons protégés"

De 1966 à 2011, Luxeuil avait participé à la mise en oeuvre de la dissuasion nucléaire aéroportée française. Une "longue histoire au service de la mission qui constitue le coeur de notre défense" avec laquelle la base va ainsi renouer, a expliqué Emmanuel Macron.

"Notre pays et notre continent devront continuer de se défendre, de se doter, de se préparer si nous voulons éviter la guerre", a-t-il encore dit.

"Nul ne sait dire ce qui adviendra dans les mois, les années qui viennent. Ce que je veux, c'est que nous soyons prêts. Ce que je veux, c'est que nous soyons protégés", a-t-il plaidé, alors qu'une partie de ses opposants, notamment le Rassemblement national, lui reprochent de "jouer avec les peurs" en agitant la "menace russe".

Devant un Mirage, un Rafale, et 200 à 300 militaires en tenue, le président a insisté sur la dissuasion nucléaire dont la France et le seul pays européen à disposer avec le Royaume-Uni. "C'est une chance pour notre pays. C'est pourquoi nous continuerons de renforcer chacune de ses composantes", a-t-il assuré.

Emmanuel Macron a annoncé début mars qu'il avait "décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen", en réponse à un "appel historique" en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz. Après Luxeuil-les-Bains, le président doit se rendre mardi après-midi à Berlin pour rencontrer le chancelier sortant Olaf Scholz, puis M. Merz.

C.A avec AFP