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Tollé provoqué par Jean-Luc Mélenchon: Marlène Schiappa dénonce des propos "honteux et complotistes" sur RMC

Jean-Jacques Bourdin reçoit Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur et chargée de la Citoyenneté, dans "Bourdin Direct" sur RMC, ce lundi 7 juin 2021.

Jean-Luc Mélenchon renoue avec la polémique: les propos du chef de file de LFI liant terrorisme et élection présidentielle suscitent l'indignation lundi de nombreux responsables politiques, les Insoumis tentant de faire bloc derrière lui.

Après son "la République, c'est moi" lancé lors d'une perquisition houleuse au siège de La France Insoumise en 2018, le candidat à l'Elysée est de nouveau dans la tourmente, accusé d'avoir tenu dimanche des propos "indécents" voire "complotistes", à moins d'un an de la présidentielle.

"Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ca a été Merah en 2012 (auteur jihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive), ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugelé). Avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance", a déclaré le chef des Insoumis dans l'émission Questions politiques (France Inter/Le Monde/Franceinfo).

Ces propos ont aussitôt provoqué l'indignation, dans la classe politique mais aussi auprès de proches de victimes d'attentats, tels Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merah, et qui a dénoncé des propos "inadmissibles", réclamant du "respect pour les victimes".

Patrick Klugman, l'avocat de Samuel Sandler, qui a perdu son fils et ses deux petits-fils, tués par Mohamed Merah, a menacé l'Insoumis de poursuites judiciaires s'il ne retirait pas ses propos, "d'une extraordinaire gravité".

Plusieurs membres du gouvernement, à l'image de Marlène Schiappa sur RMC ce lundi face à Jean-Jacques Bourdin, ont accusé lundi Jean-Luc Mélenchon de tenir "des propos complotistes" et "honteux" qui "manquent de respect aux familles de victimes" des attentats terroristes.

Le secrétaire d'Etat Cédric O a pour sa part dénoncé un "naufrage politique et républicain".

"Buzz affligeant"

"Précisément, c'est cette instrumentalisation indigne à des fins d'argumentation politique en période de campagne électorale que dénonçait Jean-Luc Mélenchon", a répliqué le député LFI Adrien Quatennens.

Son chef lui-même, deux heures après son émission, a assumé de souligner le caractère prévisible des attentats: "Les meurtriers attendent le meilleur moment pour faire parler d'eux", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, tout en déplorant "un buzz affligeant".

Derrière, c'est toute La France insoumise qui semble officiellement faire bloc, comme le démontre le soutien de la députée LFI Clémentine Autain, qui sur certains épisodes du passé ne s'était pas privée d'exprimer des réserves.

"Jean-Luc Mélenchon n'est pas complotiste. Ce qu'il a voulu dire, c'est que nous n'acceptons pas l'instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent la dernière semaine d'un scrutin important", a-t-elle insisté.

La rédaction de RMC avec AFP