Uber Files: la majorité dénonce un rapport "complotiste"

Uber (illustration) - Mark Ralston - AFP
La majorité a dénoncé ce mardi une approche "partisane et complotiste" du rapport parlementaire sur les Uber Files, qui pointe du doigt une relation "opaque" et "privilégiée" entre Emmanuel Macron et la plateforme de VTC Uber.
La rapporteure Danielle Simonnet (LFI-Nupes) "a fait le choix d'une couverture partisane et complotiste de ce sujet", a fustigé Benjamin Haddad, président (Renaissance) de la commission d'enquête parlementaire, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
Selon le rapport publié ce mardi, "la confidentialité et l'intensité des contacts entre Uber, M. Emmanuel Macron et son cabinet témoignent d'une relation opaque mais privilégiée", y compris depuis son accession à la présidence de la République, avec l'entreprise californienne.
Lors d'une conférence de presse distincte tenue peu après celle de Benjamin Haddad, Danielle Simonnet a accusé mardi Uber d'avoir "exploité toutes les failles et mis en place un lobbying agressif". Et "oui, un deal a bien eu lieu" entre la société californienne et l'exécutif, a-t-elle soutenu.
"Les plateformes sont hors-la-loi du point de vue du code du travail, de leurs obligations fiscales, des règles de la concurrence" et "il n'y a pas eu d'impulsion politique" pour que les administrations sévissent, a-t-elle dénoncé.
"L'Etat n'a pas failli à sa tâche"
En dépit de leurs critiques, les dix députés Renaissance et leurs alliés, ainsi que l'unique élu LR, se sont abstenus car ils n'ont "rien à cacher", a avancé Benjamin Haddad. "Il n'y a eu aucune forme d'opacité, de contrepartie, de connivence entre les acteurs publics et Uber au moment de son arrivée en France", a-t-il martelé.
Selon lui, "l'Etat n'a pas failli à sa tâche, il a répondu à une tâche complexe (l'arrivée des plateformes) en adaptant la réglementation". "La rapporteure ici avait un objectif clair: supprimer la notion de plateforme pour ne plus avoir de travailleurs indépendants, et que des salariés", a-t-il soutenu.
Cela étant, les conditions de travail sur les plateformes (VTC, livraison) restent "trop souvent indignes", a reconnu le président de la commission d'enquête. Les plateformes "doivent s'engager pleinement dans le dialogue social" et "le législateur prendra ses responsabilités si les acteurs du secteur ne sont pas capables d'avancer dans l'année sur le sujet", a-t-il encore assuré.