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"Uber Files": "Macron a été dans son rôle de ministre de l'Economie", défend Charles Consigny

Le président de la République Emmanuel Macron est accusé d'avoir largement favorisé l'arrivée d'Uber sur le territoire national, lorsqu'il était ministre de l'Economie de François Hollande.

Emmanuel Macron a-t-il œuvré en coulisse pour la société de VTC Uber entre 2014 à 2016, lorsqu'il était ministre de l'Economie de François Hollande? C’est en tout cas ce qu'assurent les informations du Consortium international des journalistes d’investigation et de la cellule investigation de Radio France, diffusées par le journal Le Monde et France Info, documents à l'appui.

Ces documents, les "Uber Files", montrent comment Emmanuel Macron a rencontré à de nombreuses reprises les dirigeants d'Uber, ces derniers transmettant notamment au ministre des amendements sur mesure présentés à l'Assemblée nationale. Au menu des contacts entre les deux parties, la réduction du temps de formation des chauffeurs, et des contacts immédiats après des perquisitions dans les locaux de l'entreprise américaine.

Si l'opposition crie au scandale, la majorité défend une action rentrant dans les fonctions d'un ministre de l'Economie. Une position partagée par l'avocat Charles Consigny, candidat LR malheureux aux législatives. "Je n’ai pas l’habitude de défendre Emmanuel Macron mais je ne vois pas le problème là-dessus", assure-t-il ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story.

"Il a été dans son rôle de ministre de l’Economie et son action favorable à Uber, qu’il a conduite, était positive pour l’économie française. Ceux au gouvernement de François Hollande qui voulaient nous maintenir dans la France qui ne change rien, qui va jusqu’à bloquer des investissements étrangers et qui ne veut pas bouger ce qui ne marche plus, c’est cette famille politique-là qui était à la ramasse sur ce sujet", estime l'avocat.

Évasion fiscale et travail dissimulé

Charles Consigny se félicite également de l'action d'Uber sur le marché du travail en France: "C’est très bien d’avoir favorisé l’implantation d’Uber en France, qui rend des services objectifs aux usagers français et qui créé du travail pour des gens qui ne sont pas qualifiés".

"De l'embauche mais à quel prix ? Des esclaves qui sont sur leur vélo pour Uber et qui servent des pizzas dégueulasses et froides aux bobos qui ne veulent pas marcher 10 mètres", lui rétorque de son côté Fred Hermel.

Car le statut des chauffeurs et des livreurs de l'entreprise américain est très précaire. Pour travailler pour la plateforme de VTC et aujourd'hui de livraison de repas, il faut être auto-entrepreneur. Ils travaillent alors sans contrat de travail et parfois sans couverture sociale.

Un mode d'emploi qui a déjà eu des conséquences pour Uber. En France, l'entreprise est sous le coup d'une enquête pour travail dissimulé.

Enfin, à l'instar de nombreuses boîtes de la tech américaine, la société Uber ne paie pas d'impôt en France. Un détail qui n'a visiblement jamais gêné le président de la République.

G.D.