Violences contre les élus: le maire d'une commune vauclusienne renonce finalement à démissionner

Il ne démissionnera pas de son mandat de maire (photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP
Le maire de Lauris (Vaucluse), qui avait annoncé lundi vouloir démissionner après l'agression d'un adjoint par un habitant de sa ville, est finalement revenu sur sa décision, a-t-il expliqué mercredi à l'AFP.
"Après en avoir discuté avec la sous-préfète, nous avons décidé de ne pas mettre en application notre annonce", a expliqué André Rousset, maire de cette commune du Luberon d'environ 4.000 habitants.
L'édile de 72 ans avait annoncé lundi que lui et les membres de son groupe majoritaire au conseil municipal (23 sur 27) allaient présenter leur démission à la préfecture du Vaucluse. Par ce geste, ils voulaient réagir à l'agression le 13 juin d'un des adjoints au maire par un habitant du village qui avait demandé de l'aide après les violents orages ayant touché la région et sa maison.
"Mon but était de sensibiliser"
L'adjoint avait, selon André Rousset, été violemment plaqué contre un mur et avait dû se réfugier dans sa voiture, recevant au passage insultes et menaces de mort.
Mercredi, la préfecture du département a déclaré à l'AFP n'avoir été "destinataire d'aucune lettre de démission de la part du maire de Lauris".
"Mon but était de sensibiliser et que cela fasse réagir. Et ça a fait son effet", s'est toutefois félicité André Rousset.
L'annonce en début de semaine de sa démission s'inscrivait dans un contexte de lassitude répandu chez certains élus, de plus en plus souvent confrontés à des incivilités, voire parfois à des actes de violence, commis par des administrés mécontents.
Des mesures pour renforcer la sécurité des élus
Début mai, le maire divers droite de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) Yannick Morez avait démissionné avec fracas, mettant en cause le "manque de soutien de l'Etat", après des mois de tension autour du déplacement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) près d'une école de sa commune.
Cible de menaces, émanant notamment de l'extrême droite, les attaques à son encontre avaient culminé le 22 mars avec l'incendie de deux véhicules devant son domicile.
En conséquence, le gouvernement puis la majorité sénatoriale de droite et du centre avaient annoncé l'adoption d'une série de mesures d'ici la fin d'année pour renforcer "la sécurité des élus locaux et la protection des maires".