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Violences faites aux femmes: le Premier ministre va présenter un plan de lutte ce lundi

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Le gouvernement s'apprête à dévoiler son plan de lutte contre les violences faites aux femmes. On en connaît déjà les grandes lignes. Pour afficher sa détermination à agir, c'est le Premier ministre lui-même qui va faire ces annonces à l'occasion d'une visite de la Maison des Femmes à Paris.

Le gouvernement présentera ce lundi un plan de lutte contre les violences faites aux femmes à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Le Premier ministre Michel Barnier doit le détailler depuis la Maison des femmes de l'Hôtel-dieu à Paris à 14h.

Un déplacement spécifique, accompagné de plusieurs ministres. Et signe que le sujet prend une importance particulière aux yeux de Michel Barnier, le Premier ministre compte annoncer lui-même des mesures du gouvernement, dont la généralisation du dépôt de plainte à l'hôpital. Jusqu'ici, il a plutôt laissé ses ministres s'occuper des annonces sur les sujets qui les concernent.

Des prises de plaintes directement à l'hôpital

Selon son entourage, le Premier ministre veut montrer la "mobilisation générale du gouvernement". Mais une conseillère de l'exécutif l'admet, cette prise de parole est devenue d'autant plus incontournable en plein procès Mazan. En plus du dépôt de plainte à l'hôpital, Michel Barnier pourrait élargir l'aide d'urgence dédiée aux victimes de violences conjugales qui quittent le foyer familial.

Parmi ces nouvelles mesures également, la généralisation de la possibilité de porter plainte dans tous les hôpitaux, par exemple lorsqu'une femme est victime de violences conjugales. Le gouvernement souhaite que ce soit le cas partout d'ici la fin 2025. Dans les faits, les policiers se déplaceraient à l'hôpital et non plus l'inverse. Une mesure qui existe déjà en région parisienne notamment, dans les hôpitaux de l'APHP et qui semble donner des résultats.

C'est en 2021, aux urgences de l'hôpital Tenon à Paris, que les policiers ont commencé à venir prendre les premières plaintes des femmes victimes de violences. Une demande des soignants se souvient Marie Llorens, infirmière chargée du programme à l'époque.

“Le fait de pouvoir permettre un dépôt de plainte dans un environnement où elles sont déjà, sans avoir besoin de se déplacer, permettait de le faire dans un cadre où il y avait un peu moins d’appréhension”, indique-t-elle.
L'invitée du jour : Céline Piques - 25/11
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Un besoin de formation des policiers et soignants

En six mois, rien qu'à Tenon, 17 femmes ont pu déposer plainte à l'hôpital. “Ça fluidifie complètement le processus et ça évitait les dépôts de plaintes qui n’auraient pas eu lieu. Et par ailleurs, ça crée une relation de confiance différente auprès de l’équipe soignante”, ajoute Marie Llorens.

Généraliser cette pratique est donc indispensable appuie la journaliste féministe Cynthia Illouz.

“On sait très bien que c’est difficile pour les femmes de pousser la porte d’un commissariat. Elles ne sont pas forcément toujours très bien accueillies, on leur pose parfois des questions très ambiguës. Je crois que c’est vraiment indispensable de mobiliser des moyens supplémentaires”, assure-t-elle.

Cette mesure nécessite de former les personnels soignants et les policiers, rappelle la militante.

Romain Cluzel et Nicolas Ropert avec Guillaume Descours