Vote de confiance: "Macron et Bayrou jouent à la roulette russe", déplore Agnès Evren (LR)

"Les ministres ont découvert cette décision quelques minutes avant la conférence de presse, y compris les ministres LR. Bruno Retailleau était assez surpris", relate ce mercredi sur RMC la sénatrice et porte-parole des Républicains, Agnès Evren. Le gouvernement de François Bayrou pourrait chuter après la décision du Premier ministre de se confronter à un vote de confiance devant les députés, le 8 septembre prochain.
Le maire de Pau, qui cherche à dégager 44 milliards d'euros d'économies pour le budget 2026, a annoncé cette décision lors de sa conférence de rentrée lundi 25 août, alors que la rentrée politique et sociale s'annonce agitée avec le mouvement du 10 septembre "Bloquons tout" qui appelle à paralyser le pays (la gauche et les syndicats dont la CGT s'y sont joints).
"Il savait qu'il tomberait sur le budget"
Pour la sénatrice Agnès Evren, le sort du gouvernement est déjà acté. "Factuellement, c'est arithmétique", avance-t-elle. Sauf que pour la porte-parole de LR, le vote de confiance est une manière pour le Premier ministre de choisir son départ plutôt que de le subir. "Il savait qu’il tomberait sur le budget et a anticipé son départ pour le maîtriser, se donner la stature de celui qui, depuis 30 ans, a un marqueur : 'Il faut impérativement réduire les déficits'”.
"Ce qui plombe la France, c’est cette obsession présidentielle et l’intérêt du pays sacrifié pour les petits boutiques, chacun préférant l’intérêt de sa petite boutique", déplore Agnès Evren
Jugeant comme "irresponsables" ceux prêts à faire tomber le gouvernement, notamment LFI: "Mélenchon sait que sans chaos institutionnel et économique, il n’accédera jamais au pouvoir. C’est la meilleure façon pour lui d’émerger", développe Agnès Evren.
Celle-ci n'est pas non plus tendre avec Emmanuel Macron et François Bayrou. "Ils ont l’habitude de jouer à la roulette russe avec la France, c’est vraiment dommage", déplore-t-elle. Les Républicains voteront la confiance malgré tout. "LR est un parti de droite, un parti de l’ordre : on ne se mettra pas du côté du chaos", assure-t-elle.
Bruno Retailleau à Matignon? "Pourquoi pas"
L'élue n'appelle pas non plus à une nouvelle dissolution en cas de chute du gouvernement, ni encore moins à l démission du président, comme réclamée le président du RN Jordan Bardella. "Les mêmes causes produiraient les mêmes effets", considère Agnès Evren.
Pourtant, cette dernière ne dirait pas non à Bruno Retailleau à Matignon, malgré l'absence de majorité. "Pourquoi pas ?", feint-elle de s'interroger. "Il faudrait essayer de raisonner cette classe politique. Un esprit de responsabilité, ce serait de dire : 'On se met d’accord sur quatre ou cinq réformes'", ose espérer la sénatrice LR.