Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée, monte au créneau contre les menaces anonymes

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a porté plainte après avoir reçu une lettre de menaces. Une lettre qu’elle a lue dimanche à la radio, sur RTL, et qui commence ainsi: "Salut la grosse truie juive, on n’a plus de Zyklon hélas mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude..."
La lettre anonyme date du 15 mars, mais Yaël Braun-Pivet a décidé de la rendre publique ce week-end et de porter plainte parce qu’elle n’est pas la seule. Elle a une pensée pour trois autres femmes députés, Aurore Bergé, Marie Lebec et Astrid Panosyan-Bouvet, qui toutes ont reçu des lettres du même genre, menaçant leurs enfants.
Plus largement, les services de l'Assemblée nationale indiquent que depuis huit jours, 22 députés ont subi des violences ou des menaces par courrier.
Yaël Braun-Pivet indique qu’elle n'imaginait jamais subir une telle violence: "Jamais je n’avais imaginé en m'engageant en politique que j’aurais à subir l’antisémitisme, le sexisme et la violence".
Déjà victime de plusieurs attaques antisémites ces dernières années
Un engagement politique qui est récent. Yaël Braun-Pivet s’est présentée à une élection pour la première fois aux législatives de 2017. Auparavant, elle avait été avocate pénaliste au sein du cabinet d’Hervé Temime. Puis, avec ses cinq enfants, elle était partie vivre en Asie pour suivre son mari, cadre supérieur à L'Oréal. Elle en avait profité pour adhérer au PS, à la section de Tokyo.
A son retour, elle s’est donc présentée aux législatives en 2017 dans les Yvelines. Dans la foulée, au culot, elle est devenue présidente de la commission des lois, puis cinq ans plus tard, réélue, c’est encore au culot et contre l’avis d'Emmanuel Macron qu’elle se présente pour la présidence de l'Assemblée et qu’elle gagne.
Elle est la première femme présidente de l’Assemblée. Déjà victime de plusieurs attaques antisémites ces dernières années, elle indique qu’elle est juive non pratiquante. Son grand père, tailleur juif polonais, était venu en France dans les années 30 pour fuir le nazisme. La petite fille de ce tailleur est aujourd’hui le quatrième personnage de l'État, décidée à ne pas se laisser insulter.