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Pourquoi la reprise économique pourrait être moins importante que prévue

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"LECHYPRE D'AFFAIRE" - Tous les jours à 7h20, on parle éco et conso avec Victor Joanin, dans "Apolline Matin".

L'Allemagne a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2021, l'activité économique déçoit aussi aux Etats-Unis, et jeudi la patronne de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a confirmé ce constat. L'élan post-covid ralentit en Europe. 

On regardera avec attention l'évolution de la croissance française au 3e trimestre qui seront publiés dans quelques minutes par l'Insee.

Pourquoi ce ralentissement général?

Les raisons, on les connaît. Les pénuries de matière première et de main d'œuvre qui créent des goulots d'étranglement et qui bloquent les productions. Par exemple, le groupe Stellantis qui construit les voitures Peugeot, Citroën, Fiat et Chrysler a dû produire 600.000 voitures en moins ces derniers mois à cause du manque de semi-conducteurs, et Amazon et Apple voient leurs bénéfices chuter pour les mêmes raisons.

Et puis on a aussi la hausse des prix de l'énergie, qui renchérit le coût des produits et qui grève le pouvoir d'achat des ménages, finalement c'est ça le principal problème, c'est l'inflation, et Christine Lagarde nous dit qu'elle durera plus longtemps que prévu, ce qui n'est pas bon signe.

La Banque centrale européenne ne fait rien pour freiner l'inflation, pourquoi?

Justement pour ne pas casser la reprise. On va faire un peu de politique monétaire. Les banques centrales ont un outil très efficace pour stopper la hausse des prix: elles peuvent augmenter les taux directeurs, c'est-à-dire empêcher les banques commerciales, les banques classiques en bas de chez vous d'accéder à de l'argent pas cher, et l'effet est mécanique.

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Moins d'argent en circulation et donc ralentissement de l'inflation, c'est d'ailleurs ce que les Canadiens viennent de décider de faire. Mais l'effet secondaire, c'est que dans ce cas, les entreprises et les Etats auraient plus de mal à emprunter pour investir. Et à force d'appuyer sur la pédale de frein pour ralentir la machine économique, elle risquerait de s'arrêter. Et pour l'instant, la banque centrale européenne s'y refuse et va continuer à arroser l'économie d'argent frais. 

Victor Joanin