Alpes: les attaques de loups se multiplient, 6 présidents de départements lancent l'alerte

Trop de loups dans nos montagnes. C'est le constat qui est fait dans plusieurs départements alpins. C’est là que se concentrent plus de 80 % des attaques sur les troupeaux.
Six présidents LR de Conseil départementaux dans la région des Alpes tirent ainsi la sonnette d'alarme (Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes Maritimes, de la Drôme, de l'Isère et Savoie). Pour eux, les mesures mises en place par l'Etat ne suffisent pas. Les attaques de loups ont connu une explosion en 2022 avec une hausse estimée à 19%.
Selon eux, c'est même toute la profession qui pâtit de cette situation. Depuis le mois de mai, tous les jours, l'histoire se répète pour Charles-Ange Ginesy, président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
“J’ai des éleveurs qui m’appellent en me disant ‘encore aujourd’hui, j’ai vu le loup, il est venu et m’a prélevé une bête’. L'éleveur me demande ce qu’il doit faire. Il me dit qu’il est berger et qu’il n’est pas là pour tuer le loup”, explique-t-il.
Plus de 12.500 bêtes ont perdu la vie en 2022 à la suite d'attaques. Pour les bergers, c'est une vraie lassitude. “Nombre d’exploitations, nombre d’éleveurs affirment que c’est moins 10%, moins 15% selon les départements qui disparaissent chaque année”, appuie Charles-Ange Ginesy.
Un équilibre dans la biodiversité
Le loup, c'est un coût supplémentaire pour les éleveurs comme l'explique Thomas Pachoud, co-président de l'Association des Bergers et Bergères en alpages et systèmes pastoraux. "Ça augmente la charge de travail. Ça va imposer aux éleveurs d’embaucher plus de bergères et de bergers, de prendre des chiens de protection”, détaille-t-il.
Mais comme l'écologue Pierre Rigaux le rappelle, le loup garantit un certain équilibre dans la biodiversité de la forêt.
“C’est beaucoup mieux si les loups mangent des chevreuils ou des sangliers que s’ils mangent des moutons. Et en fait, c’est ce qu’il se passe dans la nature. Les loups mangent des moutons quand c’est plus facile pour eux. L’enjeu, c’est que ça ne soit pas possible pour eux de manger des moutons pour qu'ils puissent aller jouer leur rôle écologique”, affirme-t-il.
Pour mieux préserver leur troupeau, les bergers réclament par exemple plus de cabanes d'alpages et plus de personnels qualifiés.