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Angleterre, Pays-Bas... Avec le changement climatique, la viticulture va remonter vers le nord

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Le changement climatique n'est pas sans conséquence pour les vignerons. Selon une étude, 90% des régions viticoles du sud de l'Europe et de Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité.

Les grands crues anglais vont-ils remplacer le bordeaux sur nos tables d'ici quelques années? Le changement climatique chamboule la géographie du vin, selon une étude publiée ce mardi dans la revue Nature Reviews Earth & Environment.

D’après ces chercheurs, 90% des régions viticoles du sud de l'Europe et de Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité. Dans certaines régions du monde, les vignerons sont déjà obligés d'irriguer beaucoup plus leurs parcelles pour sauver leurs vignes face à la sécheresse.

D'après cette étude, ce phénomène va faire des perdants, mais aussi quelques gagnants. Si le réchauffement climatique ne se limite pas à 2 ou 3 degrés d'ici la fin du siècle, il faudra sans doute dire adieu à certains vins italiens ou grecs.

En Espagne, et même dans le sud-est de la France, les vignerons déploient déjà d'importants systèmes d'irrigation pour entretenir leurs vignes. Une solution intenable à long terme, pour Cornelis Van Leeuwen, professeur de viticulture à l'école Bordeaux Sciences Agro.

“Paradoxalement, une vigne irriguée est une vigne qui est plus vulnérable au manque d’eau. Et sur une vigne irriguée, si on coupe l’eau, ça peut avoir des symptômes catastrophiques. Alors que si elle est cultivée sans irrigation, finalement, elle est beaucoup plus résiliente au manque d’eau”, assure-t-il.

De nouveaux vins pourraient voir le jour

À l'inverse, des opportunités vont voir le jour pour produire du vin de grande qualité dans le nord de l'Europe.

“Il y a une viticulture très prospère qui est en train de s’installer en Angleterre, aux Pays-Bas aussi où on commence à planter des vignes. J’ai goûté également récemment un vin polonais qui n’était pas mal du tout. Des opportunités vont aussi apparaître dans le nord de la France et aussi en Bretagne et en Normandie”, détaille-t-il.

Les vignobles français devraient être relativement épargnés par le réchauffement climatique. Mais pour le chercheur, ils vont parfois devoir recourir à de nouveaux cépages, plus résistants à la sécheresse.

Matis Caron avec Guillaume Descours