"C’est à rendre fou": l'exemple d'un agriculteur qui dénonce les normes et l'augmentation des taxes

Depuis la semaine dernière, la colère des paysans ne retombe pas dans le Midi. Si le cœur de la mobilisation est actuellement en Occitanie, le mal-être est généralisé, avec des agriculteurs asphyxiés par des charges, des coûts et des normes toujours plus nombreuses. C’est le cas à Songeons, dans l'Oise.
Dans ses journées de 14 heures, Pascal, en passe au moins deux sur son tracteur, qui roule au GNR, un carburant jadis détaxé. “Petit à petit, on va nous le retaxer”, regrette–t-il.
Quelques centimes en plus le litre qui, à la fin de l'année, représentent un sacré manque à gagner.
“C’est une charge directe en plus. L’équivalent de 8.000 à 10.000 euros sur une exploitation comme moi”, détaille-t-il.
De nouvelles mobilisations à venir?
À cela, s'ajoutent un coût du matériel qui a augmenté de 25% en deux ans, et des normes toujours plus nombreuses qui s'empilent d'ailleurs sur le bureau de cet éleveur laitier. “On parle du plan prévisionnel de fertilisation azotée, du cahier d’enregistrement des pratiques… Tout ça, c’est très, très technique. C’est à rendre fou et quand vous avez tout ça en plus à faire, et que vous ne gagnez pas votre vie, vous êtes en révolte”, assure-t-il.
À 61 ans, Pascal prévient le gouvernement. “On ne pourra se satisfaire, on a l’historique derrière nous, de visites en disant ‘rentrez chez vous, on va s’occuper de vos problèmes'. Non, il faut aller dans le vif du sujet, il faut comprendre, mais il faut surtout agir”, appuie-t-il.
Symbole d'une contestation qui pourrait encore s'étendre, cet agriculteur envisage d'organiser une mobilisation avec sa fédération dès cette semaine.