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"C'est lamentable": des maraîchers portent plainte après le saccage de champs et de serres à Nantes

Une action de militants écologistes radicaux visant à dénoncer l'exploitation industrielle du sable s'est terminée par le saccage de serres expérimentales à but environnemental. Le président du comité départemental du développement maraîcher de Loire-Atlantique témoigne de son incompréhension ce mardi sur RMC.

"Franchement, on ne comprend pas". La fédération des maraîchers nantais porte plainte après les dégâts causés par un cortège de cinq associations d'activistes écologistes ce dimanche. Environ un millier de personnes ont manifesté à l'appel des collectifs des Soulèvements de la Terre et La Tête dans le Sable, selon les chiffres des organisateurs, pour dénoncer l'exploitation industrielle du sable dans le maraîchage, et aussi contre l’extension de carrières de sable et la bétonnisation à outrance.

En marge de ce rassemblement, environ 150 personnes ont dévasté une serre expérimentale pour des cultures plus écologiques à Pont-Saint-Martin. Un champ de muguet a quant à lui été arraché et ressemé par des graines de chanvre ou de sarrasin.

"Il y avait tout un cortège qui s'est arrêté dans des parcelles de producteurs pour les détruire. Ils ont arraché les cultures de muguet, détruit les goutte-à-goutte, découpé les bâches, détruit le système d'irrigation... C'est lamentable", explique Cyril Pogu, maraîcher à Nantes et président du comité départemental du développement maraîcher de Loire-Atlantique, dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story.

"Il y en a pour des dizaines de milliers d’euros de dégâts", pointe quant à lui le président de la fédération des maraîchers nantais.

"On est prêts à échanger, mais avec ces gens-là on ne peut pas, ils ne sont là que pour casser"

"On se demande s'ils ne se sont pas trompés de cible, carrément", poursuit Cyril Pogu, qui avance les vertus bénéfiques pour l'environnement de ce champ expérimental.

Les manifestants s’en sont pris également à une centrale de production de béton et ont symboliquement bloqué les portes du bâtiment de Nantes Métropole avec de la paille.

Les Soulèvements de la Terre avaient co-organisé la manifestation contre la retenue d'eau artificielle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars, qui avait donné lieu à de violents affrontements. Trois jours plus tard, Gérald Darmanin annonçait avoir engagé la procédure de dissolution du groupe. Mais le décret gouvernemental n'a pas encore été signé à ce jour.

"C'est en train de mettre en colère toute la profession, il nous faut des actes de nos dirigeants politiques pour dissoudre ces activistes extrémistes avec qui on ne peut ni débattre, ni échanger. On est prêts à échanger, la porte est toujours ouverte, mais avec ces gens-là, on ne peut pas, ils ne sont là que pour casser", regrette Cyril Pogu.

J.A.