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"Ça commence à devenir abusé": dans l'Hérault, un village est privé d'eau depuis plus d'un mois

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À Saint-André-de-Sangonis, dans l'Hérault, les habitants ne peuvent plus utiliser l'eau du robinet depuis plus d'un mois. La faute à la présence d'un métal, le manganèse. Cela pourrait être une conséquence de la sécheresse et du réchauffement climatique, plus globalement.

Cela fait cinq semaines que les 6.000 habitants de Saint-André-de-Sangonis dans l'Hérault, ne peuvent plus boire d'eau du robinet. Les analyses réalisées par l'Agence régionale de santé mi-octobre ont montré la présence de 1.000 microgrammes de manganèse par litre d'eau, alors que le seuil autorisé est à 60 microgrammes. Depuis un mois, les taux fluctuent entre 40 et 80.

Alors, les distributions de bouteilles d’eau se poursuivent. Les habitants ont le droit à six bouteilles d’eau par personne tous les trois jours.

Moins d’une minute, c'est le temps qu’il faut à l’équipe de la communauté de communes de Saint-André-de-Sangonis pour charger en packs d’eau la voiture de Jacques. “C’est très rapide, on ne descend pas de la voiture ni rien”, se satisfait le conducteur.

Au total, plus de 42.000 bouteilles ont été distribuées depuis le début de l’interdiction, il y a plus d’un mois. Et certains comme Nabil commencent à s’impatienter.

“Je l’utilise pour tout, pour faire chauffer l’eau de mes pâtes, etc. Donc je me demande quand ce sera rétabli parce que ça commence à devenir un peu abusé, je trouve”, assure-t-il.

Une conséquence du réchauffement climatique?

Des particuliers, mais aussi des professionnels comme Christian Martinez, boucher, sont impactés par l’interdiction. Il a dû revoir toute son organisation pour stocker des dizaines de litres d’eau.

"Si je fais des tripes, j’ai besoin d’eau, si je fais du couscous, j’ai besoin d’eau. Le lundi, je ne travaille pas donc je remplis mon stock d’eau. Et le mardi, quand j’arrive pour travailler, je décharge”, explique-t-il.

Des taux de manganèse jusqu’à 20 fois supérieurs à la normale ont été mesurés. Un phénomène qui pourrait être en partie lié au réchauffement climatique selon Jérôme Dubost, directeur de l’eau à la communauté de communes de la vallée de l’Hérault. “On se rend compte que ça apparaît en même temps que les épisodes de sécheresse, de chaleur, de canicule, comme on les a vécus les deux derniers étés”, assure-t-il.

Une hypothèse qui reste à confirmer. En attendant, un système de filtrage a été installé dans les canalisations, pour permettre un retour à la normale dans les jours qui viennent.

Estelle Henry avec Guillaume Descours