Canicule: comment le monde du travail s'adapte face à la chaleur

La canicule est bien là. Pour preuve, quatre départements notamment passer en alerte rouge canicule ce mardi à compter de midi, alors que des "températures jamais atteintes", comme évoquées par Aurélien Rousseau lundi sur RMC et BFM TV, risquent d'être relevées dans certaines localités du pays.
Avec ces fortes chaleurs, les organismes de tout un chacun sont soumis à rude épreuve, et pour ceux qui travaillent sans véritable aération ou climatisation, chaque seconde peut devenir particulièrement pénible... En France d'ailleurs, ce ne sont pas moins de 3,5 millions de personnes qui travaillent chaque jour en extérieur.
C'est en partie le cas de David, maître d'œuvre dans le bâtiment, qui commence habituellement sa journée à 8 heures. Mais avec la montée des températures, David dit être obligé "d'adapter les horaires en fonction des tâches". Alors pas le choix : "on commence, et donc on finit bien plus tôt", explique-t-il.
Chaleur en blanchisserie...
David et ses collègues débutent donc leur journée avec deux heures d'avance, à compter de 6h du matin, pour éviter les fortes chaleur de l'après-midi. Laurence, elle, travaille en blanchisserie, où il est relativement plus difficile de changer les horaires d'ouvertures.
Elle tente alors de modifier ses habitudes de travail, en essayant "le matin d'arriver de bonne heure pour pouvoir faire tourner toutes les machines et ensuite être tranquille l'après-midi".
Dans la blanchisserie où travaille Laurence, il peut faire jusqu'à 10 degrés de plus qu'à l'extérieur.
Ces chaleurs, Laurent, serveur dans un restaurant, ne les connaît que trop bien. Alors pour éviter de suer à grosses gouttes, il a trouvé la solution. "On ouvre la véranda qui crée des courants d'air et on a des ventilateurs en supplément", dit-il.
... et plus de 60 degrés en cuisine
Sans ces passages d'air, la température pourrait monter jusqu'à 45 degrés en salle. Et en cuisine, ce serait encore pire, où "ça peut monter jusqu'à 60" affirme Laurent. Pour contrer cette chaleur, en cuisine, Laurent précise même que certains "suspendent des torchons mouillés pour refroidir mais on ne peut rien faire d'autre, et surtout pas climatiser une cuisine, impossible".
La chaleur peut représenter un risque pour la santé des travailleurs dès 28 degrés, selon l'Institut National de Recherche et de Sécurité.
Pour autant, aucune loi n'oblige à stopper son activité au-delà d'une certaine température. Les employeurs doivent néanmoins respecter certaines obligations, comme de fournir trois litres d'eau par personne chaque jour, d'aménager un local au frais et de prévoir des tenues adaptées aux fortes températures.
Les travailleurs les plus exposés aux chaleurs sont les agriculteurs (plus d'un agriculteur sur 2) et les salariés du bâtiment (45%).