Incendie d'un centre de déchets dans les Bouches-du-Rhône: "Comme à Pékin lors des épisodes de pollution"

Des fumées toxiques se dégagent toujours du centre de recyclage de déchets de Saint-Chamas, dans les Bouches-du-Rhône. Ce site, situé à une cinquantaine de kilomètres de Marseille, s'est embrasé pour une raison inconnue il y a 11 jours. Problème, cet incendie provoque une pollution atmosphérique très importante.
Le maire de la commune de Saint-Chamas, où se trouve l'usine, a interdit mardi la sortie en récréation pour les élèves et a fermé les centres sportifs extérieurs et les jeux pour enfants de sa commune "par mesure de précaution".
“On a vu que pour les populations les plus proches, les niveaux de pollution de l’air étaient importants, notamment pour les particules fines, puisqu’on a atteint à peu près 800 microgrammes par molécule. C’est à peu près ce que l’on observe à Pékin lors des épisodes de pollution. Donc on a commencé à avoir des retours extrêmement forts des populations. La bonne nouvelle, c’est qu’on va avoir une bascule de vent. Donc ce basculement va permettre d’emmener les polluants sur l'étang de Berre. De l’autre côté de l’étang, il va peut-être y avoir des populations impactées, mais la dilution va faire qu’on aura des impacts qui seront moindres. Donc, là, on va avoir une amélioration pour la population au moins pour les deux jours à venir”, explique Dominique Robin, directeur d'Atmosud, association de surveillance de la qualité de l'air en PACA.
Une plainte déposée?
"Comment a-t-on pu laisser dériver à ce point cette entreprise, au mépris des risques d'incendies?", s'est interrogé Didier Khelfa, le maire de Saint-Chama,s qui envisage de porter plainte, aux côtés de France Nature Environnement, fédération d'association de défense de la nature.
Mardi, lors d'une réunion de crise, les différents acteurs ont examiné la stratégie à poursuivre pour venir à bout de cet incendie polluant. "Il faut le noyer et évacuer les déchets, mais l'exploitant est aux abonnés absents et c'est un coût énorme", déplore Didier Khelfa. Selon lui, "il faut vraiment que le législateur encadre ce type d'entreprise qui peut s'implanter n'importe où sur une simple déclaration sur internet".
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