"Ça met un choc, ça fait peur": la dépression Kirk provoque de gros dégâts

Après le passage de la dépression Kirk, la rivière du Grand-Morin est sortie de son lit à Pommeuse, en Seine-et-Marne, ce jeudi matin. Et ça va continuer de monter. Il y a déjà 20 centimètres d’eau par endroit dans la commune. Cette rivière s’approche des niveaux record de crues, notamment celle de 2016. L’eau a commencé à atteindre les premières habitations. Une pharmacie, qui a déjà été inondée lors d’une précédente crue il y a deux semaines, commence à prendre l’eau.
Les habitants essayent de sauver le maximum, comme Colette qui habite seulement à 20 mètres du cours d’eau.
“On a tout monté sur parpaings pour essayer de sauver le maximum, mais bon les meubles, je ne peux pas les sauver. Je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre, mis à part déménager. Le lave-vaisselle, la machine à laver, s’il y a 60 cm d’eau, tout ça, c’est mort”, déplore-t-elle.
Pour Colette comme pour d’autres habitants, il y a de la colère. C’est déjà la quatrième inondation de l’année. La commune a mis à disposition une salle des fêtes pour ceux qui souhaitent se réfugier. Et sur décision de la préfecture, aucun transport scolaire ne circule ce matin dans le département.
Le passage de la dépression Kirk va coûter cher
En Loire-Atlantique également, la dépression Kirk a fait des dégâts. Il y a eu au moins 274 interventions des secours. Le préfet s'est rendu à Pornic et Saint-Brévin pour apporter son soutien aux sinistrés. Vingt-deux routes inondées ont été coupées selon le Conseil départemental. Une partie du périphérique de Nantes a aussi été coupée à cause des inondations.
A Mésanger, pas de transports scolaires ce jeudi matin. Les habitants sinistrés n'ont qu'une hâte, que tout soit sec pour dresser le bilan. Dans la petite commune traversée par le Beusse, la maison des Savary baigne dans une eau marron. Le jardin est noyé. Jean-Philippe, de l'eau jusqu'au mollet, est venu soutenir sa fille, tant bien que mal.
"Ça met un choc, je n’avais jamais vu ça. Mais que faire face à ça? Pas grand chose. Ça fait peur”, indique-t-il.
C’est le début d'une longue angoisse pour sa fille Ingrid, à se demander dans quel état est le lit de sa fille, si les jouets sont encore là... Impossible d'avoir toutes ces réponses tant l'eau ne s'est pas totalement retirée.
Un sentiment d'impuissance tout le long du ruisseau. Yannick imagine qu'à l'intérieur de sa maison, les dégâts lui coûteront cher. “20.000 ou 25.000 euros... J’ai un congélateur qui a disjoncté, j’ai un sèche-linge tout neuf qui est sous l’eau. J’ai aussi une machine à laver. Tout ce que j’ai dans mon garage, je n'ose même pas y penser. je ne peux même pas y aller avec les bottes, ça passe par dessus”, confie-t-il.
Le bilan sera sûrement lourd aussi pour les communes alentours. Les ruisseaux déchaînés ont aggravé les dégâts sur les routes déjà abîmées par les inondations du mois de juin.