"Ça ne pouvait pas arriver avant": pourquoi Météo-France a sous-estimé l'épisode neigeux

Plus de 150 kilomètres de bouchons cumulés, jusqu'à 1.000 véhicules bloqués en début de nuit avec une centaine d'accidents sans gravité. Les autoroutes de l'Ouest francilien ont même dû être fermées temporairement mardi matin. Comment expliquer cette pagaille sur les routes d'Île-de-France provoquée par les chutes de neige lundi soir?
Météo-France n’a décrété une vigilance orange pour neige et verglas que mardi matin et reconnaît que "les quantités de neige tombées sont supérieures à ce qui était attendu". Les prévisionnistes ne se sont pas totalement trompés. Le froid et la neige étaient bien annoncés. Ils ont plutôt été imprécis. C'est l'ampleur des chutes de neige qui leur a échappé. Il est tombé trois à quatre fois plus que ce qui était prévu par leurs programmes de pointe.
Un préavis de grève en cours
À cela, s'ajoutent des erreurs, des bugs apparus en novembre quand une sorte d'intelligence artificielle est venue remplacer l’équipe de sept prévisionnistes chargés des mises à jour des cartes du site Météo-France ou l'application. Une organisation dénoncée par les prévisionnistes syndiqués, comme Steven Testelin, de la CGT.
“Vous avez des gens qui ont potentiellement reçu des prévisions qui étaient soit fausses, soit contradictoires, qui disaient qu’il n’y avait pas de neige alors même que nous, notre expertise avait prévu de la neige. Ça ne pouvait pas arriver avant puisqu’on avait des prévisionnistes qui pouvaient H24 mettre à jour la base de données. Météo-France, aujourd’hui, est privé des moyens nécessaires pour faire correctement son travail”, justifie-t-il.
Ce syndicaliste dénonce un mal-être profond chez Météo-France. Un préavis de grève en cours depuis un mois est reconduit jusqu’à fin janvier.