Grandes marées: au Croisic, commerçants et habitants se préparent face au risque d'inondations

C'est un événement exceptionnel et dangereux. Les grandes marées d'équinoxe, les plus importantes de la décennie, ont commencé ce dimanche. Et les coefficients historiques vont être atteints progressivement ce lundi soir. Coefficient 116 (sur 120) à marée basse sur les côtes de la Manche, de la mer du Nord, où il ne devrait pas y avoir de casse, car peu de vent. Mais sur l'Atlantique, le risque de vague-submersion est plus fort.
Les autorités appellent à la plus grande vigilance, même si le temps est clément jusqu'à présent, à marée haute comme à marée basse. La remontée des eaux très rapide peut surprendre et tuer, comme à l'île de Ré où un pêcheur de 80 ans est décédé dimanche.
Pas de vague ni de tempête pour le moment, mais tout pourrait basculer dans la journée. Au Croisic, déjà inondé cet hiver, tous les yeux sont rivés vers la mer. Inquiet de voir dès dimanche soir la mer effleurer le bord du quai, le patron du Cap Horn, cette crêperie sur le port, a passé la nuit dans son établissement calfeutré par des planches en aluminium, pour surveiller sa cave.
“Il faut être là pour brancher la pompe à essence au cas où. J’ai ma plonge, une chambre froide, toutes les bouteilles du bar… Donc il vaut mieux protéger tout ça”, confie-t-il.
Les autorités sur le qui-vive
Il a déjà été inondé avec des coefficients de marée moins forts, mais pour l'instant la mer est plate. Les commerçants du front de mer redoutent tout de même qu'elle déborde ce lundi soir si le vent se lève. Estelle a protégé la façade de sa biscuiterie. “On met des sacs plastiques qu’on colle et ensuite, on vient mettre des sacs de sable pour éviter que l’eau passe sous les rainures”, décrit-elle.
Les habitants aussi sont inquiets et fascinés. Danielle va vouloir s'approcher au plus près.
“Pour l’instant, c’est le calme, c’est tranquille. Mais je sais qu’on va avoir un coefficient qui va être beaucoup plus élevé. Et si à ce moment-là, il se met à pleuvoir et à y avoir du vent, c’est très dur. Mais il faut le voir. Sans prendre de risque évidemment, mais il faut le voir”, assure-t-elle.
Les autorités seront mobilisées pour tenir les curieux écartés des vagues si elles deviennent dangereuses.