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Sécheresse: des rivières sans eau, la vie aquatique en grand danger

Des rivières à sec, des centaines de poissons morts... Fortes chaleurs et activité humaine mettent en danger la vie aquatique. Ce mois de juillet 2022 a été le plus sec jamais connu en France et les conséquences sont là. Il ne reste, par exemple, plus que quelques flaques d’eau de La Pallu, une rivière de la Vienne.

Il y a des flaques d’eau, des mouches et des poissons morts. Difficile d’imaginer qu'une rivière, La Pallu, coulait il y a encore quelques temps. "C’est insupportable, je pêchais régulièrement dans cette rivière et là c’est foutu pour 10 ans", déplore Brice Nowosielski, agent de la fédération de pêche de la Vienne.

En cause, la sécheresse, la chaleur et l’activité humaine. Au total, ce sont 1 000 kilomètres de cours d’eau qui sont tombés à sec dans le département, en seulement quelques semaines.

Remise en question du modèle agricole ?

"On a un gros impact c’est l’irrigation agricole" et des personnes "qui continuent à faire du maïs à tout-va", dénonce le pêcheur. Face à ce sol, presque entièrement sec, il ajoute : "Là on est rattrapé par le réchauffement climatique et on se retrouve à marcher dans la rivière comme dans un chemin de randonnée.” Il estime que le modèle agricole doit être remis en question.

"Il va falloir miser sur des semences plus résistantes à la sécheresse, davantage sur les cultures d’hiver comme le blé."

La sécheresse dure depuis des mois mais c'est le mois de juillet qui a marqué les esprits. Il n'a jamais fait aussi chaud en France en juillet que cette année. "S'il n’y a pas de prise de conscience, quel coût ça va avoir de mettre en péril nos ressources d’eau potable?", s'interroge Brice Nowosielski. La particularité cette année, c'est que l'ensemble du pays est touché.

Les pêcheurs, habitués à observer les cours d'eau, font partie des premiers témoins de ces difficultés en milieu aquatique. Claude Roustan, président de la fédération nationale de la pêche, souligne qu'il "ne faut pas que les milieux aquatiques soient la variable d’ajustement dans les mesures qui sont prises. Il faut que tous ceux qui sont consommateurs d’eau, agriculteurs, industriels, prennent conscience que la ressource va manquer dans l’avenir."

Le risque est grand car les poissons ne sont pas les seuls touchés, cela concerne l'ensemble de la biodiversité.

Aymeric Dantreuille (édité par Astrid Bergere)