"Une année complètement foutue": des pertes énormes pour les agriculteurs après les orages

Une vigne dévastée par la grêle à Castelnau d'Auzan Labarrere dans le Gers, le 6 juin 2022 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP
Champs détruits, vignobles dévastés, arbres fruitiers ravagés... Les dégâts sont très importants dans plusieurs régions françaises récemment frappées par des orages de grêle, particulièrement violents notamment les 20 et 21 mai derniers, les 3 et 4 juin puis de nouveau depuis dimanche.
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a lancé ce mercredi une mission flash pour évaluer les dégâts des orages dans le monde agricole. Elle durera deux semaines et devra permettre de "dégager des leviers d’adaptation à court et moyen terme”.
Sous le ciel enfin bleu, Arthur Beyries, vigneron en copropriété dans le Médoc, fait le bilan après trois jours d'orage.
“On est à au minimum 50% de pertes. 100% des grappes sont touchées. Ça va être très compliqué à gérer par la suite parce que ces baies vont être des voies d’entrée potentielles pour des maladies. Il va falloir être très vigilant”, explique-t-il.
Après le passage de l'expert, il attend des nouvelles de son assurance. “L’assurance ne recrée pas votre marge et ne recrée pas votre bénéfice, elle amortit un peu la chute. S’il y a des aides, ce sera toujours un plus, mais on va essayer de ne pas compter dessus”, ajoute-t-il.
Une année blanche dans certaines exploitations
Certains sont moins optimistes. Sur l'exploitation de Louis Dubreuil, en Dordogne, c'est la désolation.
“On a une perte totale que ce soit pour le grain ou pour la partie verger. En plus, on fait les légumes et ça a fait comme le reste, 100% de dégâts. Donc on a une année qui est complètement foutue, une année blanche”, déplore-t-il.
Une année blanche, qui aura dès cet été des conséquences sur les deux salaires de son entreprise familiale. “On va pouvoir sortir deux salaires. Moi, je pense que je vais travailler à l’extérieur. Ça va être, je pense, la seule solution. Il va falloir que les assurances arrivent à indemniser le plus rapidement possible. Les échéances arrivent en juillet et la moisson devait payer les échéances. On arrive dans un cercle vicieux où on n’a pas de sous et il faut qu’on rembourse", détaille-t-il.
Il s'apprête à contacter la cellule de crise de la chambre d'agriculture de Dordogne. 63 agriculteurs l'ont déjà fait et la plupart déclarent plus 95% de destruction.