RMC
Sciences Nature

Néonicotinoïdes: des centaines d'agriculteurs en colère se mobilisent à Paris

Des centaines d'agriculteurs vont manifester à Paris ce mercredi (image d'illustration).

Des centaines d'agriculteurs vont manifester à Paris ce mercredi (image d'illustration). - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Des centaines d'agriculteurs sont attendus pour une manifestation à Paris ce mercredi, à l'appel de la FNSEA, principal syndicat de la profession. Ils dénoncent, notamment, des règles trop strictes sur l'usage des insecticides comme les néonicotinoïdes et s'inquiètent pour leur exploitation.

À un mois du salon de l'agriculture, des centaines d'agriculteurs en colère se mobilisent dans les rues, ce mercredi. Un défilé de tracteurs est prévu à Paris, à l'appel de la FNSEA, principal syndicat de la profession.

Les exploitants dénoncent, notamment, des règles trop strictes sur l'usage de néonicotinoïdes, une classe d'insecticides. En France, les néonicotinoïdes étaient autorisés pour trois ans, mais l'Union européenne a récemment jugé ces dérogations illégales au bout de deux ans.

Dans le monde agricole, beaucoup sont inquiets pour leur exploitation, notamment les producteurs de betteraves.

"On avait un programme de trois ans, on l'a réduit à deux ans, on arrête en cours de chemin, donc il y a quand même une incompréhension. Il faut trouver une autre solution, mais l'autre solution c'est de croiser les doigts et de se dire 'pourvu qu'il n'y ait pas trop de pucerons cette année pour ne pas avoir trop de jaunisse dans les champs de betteraves et pour pas que ça impacte trop le rendement'", explique Éric Delorme, producteurs de betteraves et de pommes de terre dans l'Essonne.

Des risques de pertes des rendements

Si les pucerons sont présents en masse, les conséquences pour ces exploitations pourraient être très importantes.

"Les rendements vont être impactés de 20 %, dans un premier temps, si tout va bien. S'il y a une grosse infestation, je peux perdre 50, 60 ou 80 %. Moi si c'est à perte, c'est vite fait, c'est l'abandon. Il faut bien que je trouve des solutions pour mon exploitation, j'ai une famille derrière. C'est la raison pour laquelle je monte à Paris", ajoute Éric Delorme.

Certains affirment qu'ils subissent déjà des pertes de trésorerie. Plus globalement, la profession se sent oubliée.

"Nous ne sommes plus maîtres de notre activité, de notre métier. Il y a un extrême ras-le-bol de la profession agricole, et c'est pour ça qu'on se mobilise, pour faire entendre cette colère au gouvernement et qu'il ait conscience des enjeux de souveraineté alimentaire, énergétique", souligne Clément Torpier, producteur de betteraves et président des jeunes agriculteurs d'Île-de-France.

"Il faut accompagner la profession, sinon l'agriculture française va disparaître"

Il ajoute: "La profession agricole est pleinement consciente de ces enjeux-là, elle est prête à y répondre, mais il faut pouvoir l'accompagner et la soutenir, sinon c'est l'agriculture française qui va disparaître."

Les tracteurs se donnent rendez-vous à Porte de Versailles ou place d'Italie selon leur provenance et convergeront dans la capitale jusqu'aux Invalides où se succéderont les prises de parole.

AB