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"On tiendra le temps qu'on pourra": des militants perchés dans les arbres à la ZAD de l'A69 Toulouse-Castres

Des opposants à un projet d'autoroute Toulouse-Castres campent sur une "Zone à défendre" (ZAD) établie à Saix, dans le Tarn, le 17 février 2024

Des opposants à un projet d'autoroute Toulouse-Castres campent sur une "Zone à défendre" (ZAD) établie à Saix, dans le Tarn, le 17 février 2024 - Valentine CHAPUIS © 2019 AFP

Les forces de l'ordre ont lancé, lundi, une opération pour vider la ZAD de la Cremarbre sur le chantier de l'A69 Toulouse-Castres. Les militants se sont repliés dans les arbres, ce qui complique l'opération des forces de l'ordre.

"On tient bon. Cela fait quelque temps qu'ils essayent de nous faire descendre mais qu'ils n'y arrivent pas". Reva fait partie des militants retranchés dans les arbres sur la ZAD de Cremarbre, opposés au projet de l'autoroute A69 censée relier Castres et Toulouse.

Ces militants sont surnommés les "écureuils". Certains sont logés dans les branches depuis plusieurs semaines, pour empêcher l'abattage des arbres. Depuis lundi, les forces de l'ordre tentent de les déloger, une intervention complexe et périlleuse.

Reva dénonce, dans les Grandes Gueules sur RMC, "une volonté de nuire et de détruire qui est absolument consternante". Ce militant alerte sur le comportement des forces de l'ordre:

"La nuit, il y a des équipes qui font énormément de bruit, nous privent de sommeil et nous mettent les lampes dans les yeux."

Les "écureuils" se sont fait des provisions, désormais ils "se rationnent" pour tenir le plus longtemps possible. "On tiendra le temps qu'on le pourra, ça peut prendre des jours, ça peut prendre des semaines. Nous on est là", prévient Reva.

Le témoignage du jour - A69 / Reva, activiste perché dans un arbre : "C’est notre 6ème jour sans ravitaillement en eau et nourriture !" - 20/02
Le témoignage du jour - A69 / Reva, activiste perché dans un arbre : "C’est notre 6ème jour sans ravitaillement en eau et nourriture !" - 20/02
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Qu'en pensent les habitants?

Jean-Loup Bonnamy, chroniqueur dans les Grandes Gueules, s'interroge sur le soutien ou non des habitants de la région. Il déplore cette action: "Si on suit cette logique, on ne pourrait plus rien faire, plus aucun projet".

Ghislaine, interrogée dans l'émission, est une retraitée habitant dans une commune près de Saïx. Elle est révoltée: "Souvent ils sont même pas du coin. On n'aurait même pas dû les laisser commencer. Est-ce qu'ils savent si les gens veulent cette autoroute? Il y a eu des demandes dans le Tarn."

"Ces écolos-bobos qui veulent nous donner des leçons, on en marre", s'énerve-t-elle.

Mais pour Joëlle Dago-Serry, chroniqueuse des GG, "peut-être qu'effectivement, l'urbanisation, à un moment, il faut la freiner. On sait très bien que l'on a du réchauffement climatique. Quelque part, je me dis qu'ils ont peut-être raison contre tous".

Dimanche, des affrontements tendus entre militants et forces de l'ordre ont eu lieu après la tenue d'une manifestation pourtant interdite par le préfet du Tarn.

Le concessionnaire désigné par l'État, Atosca, estime avoir le droit depuis le 15 février de reprendre les coupes d'arbres sur le tracé de l'autoroute. Quatre associations ont déposé un "référé pénal environnemental" le 9 février dernier auprès du parquet de Toulouse pour interdire la reprise du défrichage.

T.R.C.