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Séisme au Népal: "J'ai cru que j'allais mourir"

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- - PALANI MOHAN / IFRC / AFP

REPORTAGE - En attendant de pouvoir rentrer chez eux, les rescapés français localisés par le Quai d'Orsay sont tous réunis à Katmandou. Ce mardi, une centaine d'entre eux se sont rendus à l'aéroport pour tenter de monter dans un avion. Ils racontent comment ils ont vécu le séisme.

Ce mardi Laurent Fabius a fait point sur la situation des Français présents au Népal, cinq jours après le séisme dont le bilan ne cesse de s'alourdir (il s'élève à plus de 5 000 morts et plus de 10 000 blessés, ndlr). Le ministre des Affaires étrangères a tout d'abord indiqué qu'un troisième Français a très probablement trouvé la mort dans une avalanche provoquée par ce tremblement de terre. Il a aussi indiqué qu'au total 2 050 Français sains et saufs ont été localisés. Mais Paris reste sans nouvelles de 560 autres.

Les rescapés qui ont pu être localisés sont dorénavant réunis à Katmandou. Ce mardi soir, ils étaient plusieurs centaines à se rendre à l’aéroport pour tenter de monter dans un avion, finalement annulé au dernier moment. RMC a recueilli le témoignage de certains d'entre eux. Ils racontent la peur qu'ils ont eue au moment du tremblement de terre. "J'ai senti une grosse secousse dans ma chambre. Au début, je n'ai pas compris ce qu'il se passait", assure Laura, une jeune touriste de 22 ans.

"C'était un désastre"

Une fois l'incompréhension passée, elle descend dans la rue. Et là, c'est le choc: "Il y avait plein de poussière partout... On ne voyait rien... Les gens couraient dans tous les sens… Ils étaient paniqués, en pleurs… C'était un désastre… J'ai cru que j'allais mourir. Il n'y a vraiment pas de mots pour décrire (ce que j'ai vécu)", rapporte-t-elle. Laura est à ce point bouleversée que depuis, elle erre dans l'aéroport de Katmandou avec son gros sac sur le dos à la recherche de la moindre information.

Après la première secousse, les rescapés vivent sans rien ou presque. Les journées suivantes ont donc été très éprouvantes comme en témoigne Fabien, Strasbourgeois de 27 ans actuellement en plein tour du monde: "Il n'y avait ni électricité ni eau. Après pour se laver, c'est le système D: on achète de l'eau et on se lave avec. Là, j'arrive à avoir le sourire mais le premier jour j'en pleurais".

"A la moindre secousse, tu te précipites"

Fabien ajoute "avoir envie de partir". Un départ espéré aussi par Angela. Cette touriste française venue en voyage avec son mari confie comment elle vit depuis cinq jours: "C'est effrayant ! Tu as le sol qui bouge. Quand tu vois autour de toi que tout s'écroule, tu ne sais donc pas si où tu es logé ça va aussi s'écrouler. A la moindre secousse, tu te précipites… Tu es toujours sur le qui-vive, c'est affreux…"

D'autant plus que, comme elle l'indique, "les informations sont complètement contradictoires. On te dit après la première secousse que la seconde sera encore plus forte. Tu es donc complètement dans la panique… Tu as donc envie de partir". Un retour qui pourrait pourtant prendre un peu de temps. Un avion français va bien décoller ce mercredi matin de Katmandou mais il ne devrait emmener à son bord que des blessés et leurs familles.

Maxime Ricard avec Marie Régnier