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A Calais, l'impact de la crise des migrants sur les commerçants: "On n'a pas retrouvé notre clientèle"

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Alors qu'Emmanuel Macron se rend ce mardi à Calais à la rencontre des forces de l'ordre, des migrants et des associations qui s'en occupent, RMC l'a précédé pour voir si la situation avait évolué depuis le démantèlement de la jungle, en 2016.

Elle est devenue le symbole de la crise migratoire. Calais reçoit ce mardi la visite d'Emmanuel Macron, accompagné de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur et de Nicole Belloubet, la Garde des sceaux. Le président de la République ira à la rencontre de plusieurs acteurs: les forces de l'ordre, les migrants qui cherchent à passer au Royaume-Uni, les associations qui s'en occupent, les élus et la population… Une population qui, pour certains habitants, pâtissent de l'image accolée désormais à la ville du Pas-de-Calais.

RMC est allé à la rencontre des commerçants, voir si la situation avait évolué depuis le démantèlement de la jungle en 2016. Mais s'il n'y a plus de jungle, des groupes de migrants continuent de s'abriter ou se cacher dans le bois qui fait face au commerce de Sandrine, avant d'être délogés par les forces de l'ordre. "Ça donne toujours une mauvaise impression, même s'il n'y a plus la jungle. Dorénavant, Calais = migrants. C'est associé à ça", regrette la commerçante. Au bout de 30 ans de métier, elle baisse les bras. "La clientèle qu'on a perdue, on ne l'a pas retrouvée. On ne travaille plus assez".

"On va vers le mieux"

Un kilomètre plus loin, près du port, Laurent s'est habitué à voir son comptoir de café déserté. En 3 ans, son chiffre d'affaires a baissé de 40%. "Je me pose la question de savoir si ça vaut la peine de venir travailler. Ce n'est pas à l'Etat ni à la ville de faire travailler nos commerces, mais quelque part on se sent délaissé". Pourtant, la mairie a mis en place une quinzaine de dispositifs pour redynamiser son hyper-centre l'été dernier: aides à l'installation, loyers dégressifs… 1,4 millions d'euros ont déjà été engagés.

Pour retrouver des sourires sur les visages des commerçants, il faut rejoindre le centre-ville. "Il y a une image très dégradée de Calais, mais c'est en dehors du centre-ville", assure Olivia, qui a ouvert son magasin de vêtements quelques mois avant le démantèlement de la jungle, et ne regrette rien. "D'une année à l'autre mes chiffres augmentent, c'est la preuve que l'on va vers le mieux".

P. G. avec Marie Monier