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A Dammartin-en-Goële, un projet de mosquée divise: "on n'est pas dans une logique de confrontation"

A Dammartin-en-Goële, un projet de mosquée fait débat (photo d'illustration)

A Dammartin-en-Goële, un projet de mosquée fait débat (photo d'illustration) - AFP

Un projet de mosquée à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) divise les habitants de cette commune, tristement célèbre suite à l'assaut du GIGN contre les frères Kouachi. Une réunion d'information a eu lieu ce dimanche mais le maire a décidé de ne pas s'y rendre. Ce mardi, Saidou Diallo, président de l'association à l'origine du projet tente de calmer les esprits.

Saidou Diallo, président de l'association ACCDG (Association culturelle et cultuelle de Dammartin) à l'origine du projet de création d'une mosquée dans la commune de Dammartin-en-Goële:

"Il faut que les choses soient claires et nettes dès le départ: nous ne sommes pas dans une logique de confrontation. Ni avec le maire, ni avec la population. Il est hors de question qu'il y ait des tensions. Ce n'est pas notre volonté. Nous voulons tout le contraire. La population musulmane s'est fortement implantée à Dammartin et je pense que la réunion de dimanche était une façon de tisser de bonnes relations avec les habitants. En effet, il ne faut pas qu'il y ait d'amalgames entre les 'fous', les islamistes radicaux et l'islam. Ça n'a rien à voir.

L'islam est une religion de paix et de tolérance et est compatible avec les règles de la République. Il ne peut pas y avoir d'ambiguïté là-dessus. Je pense qu'il y a eu une incompréhension avec le maire. Mais nous allons rectifier ça tout de suite. La preuve, j'ai envoyé ce mardi matin un courrier au maire pour le remercier de sa gentillesse et d'avoir mis à notre disposition une salle pour organiser la réunion de dimanche.

"La mosquée des caves, la mosquée des garages, c'est révolu"

Il estimait que nous l'avions trahi et que nous l'avions mis en porte-à-faux sur la nature de cette réunion car on ne lui avait pas présenté le projet. Pourtant, il nous avait reçus dans son bureau au mois de janvier pour évoquer l'acquisition éventuelle d'un terrain pour construire un lieu de culte digne de ce nom. Parce que nous estimons aujourd'hui que la mosquée des caves, la mosquée des garages, c'est révolu. Il n'en est pas question. Ce jour-là, quand on lui a fait la proposition, le maire nous a fait comprendre tout simplement qu'il n'y avait pas de terrain disponible.

Nous avons donc fouillé de notre côté et avons trouvé des terrains potentiels dans la commune. Nous lui avons envoyé une lettre recommandée avec accusé de réception pour l'acquisition de ce terrain. Ce à quoi il a répondu que toutes les parcelles étaient déjà réservées pour d'autres projets. Il ne peut pas le nier. Donc, à l'heure actuelle, nous n'avons toujours pas de terrain. Nous sommes au stade de l'avant-projet, que nous voulons discuter avec la municipalité.

"C'est dans le dialogue, dans l'échange que l'on peut faire tomber les tabous"

On va faire un travail de pédagogie autour de celui-ci parce qu'il faut aussi se mettre du côté des habitants qui, eux, s'interrogent. Je les comprends parfaitement et c'est même légitime. C'est dans le dialogue, dans l'échange que l'on peut faire tomber les tabous. Nous sommes dans la transparence la plus totale. 

Mais on n'impose rien. Nous sommes dans une République. Il y a des lois. Nous faisons une proposition. Si elle ne convient pas, nous en tirerons toutes les conséquences. Nous ne sommes pas dans une logique d'affrontements. Nous sommes prêts à travailler avec le maire, dans la transparence la plus totale et dans le respect des règles de la République. Si nous obtenons le permis de construire de cette mosquée, ça sera dans la plus grande transparence. L'Etat aura un droit de regard sur ce que nous faisons".

Propos recueillis par Maxime Ricard