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A la Réunion, les "Gilets jaunes" veulent faire "une fête avec les policiers"

Les habitants de la Réunion se mobilisent face à leurs conditions de vie et ça ne se limite pas au prix du carburant. L’île reste paralysée en partie par les "gilets jaunes".

Sur sa moto, Johnny passe entre les files de voitures. Il a bien conscience que les automobilistes sont soumis à rude épreuve avec les barrages des "gilets jaunes", jusqu'à 4 heures d’attente parfois: "Etre dans un embouteillage, ce n'est pas facile, mais c'est un combat qui va amener à tout le monde. On les remercie de la patience qu'ils ont".

Un combat qui en vaut la peine mais pour quoi? Contre la hausse des taxes sur le carburant? Au premier barrage, il surtout question du salaire de Jean-Philippe, 1.100 euros par mois: "J'ai un salaire médiocre. Tout le monde est malheureux".

Passé un barrage, nous traversons une ville d’habitude pleine de vie. Les rues sont désertes tous les commerces sont fermés. La majorité des commerçants font grève. Alain, un habitant, commence à s’inquiéter: "C'est difficile. Si ça continue encore quelques semaines, il n'y aura plus rien".

"Il faut participer à l'effort collectif"

Mais là encore, c’est l’effort collectif qui prime. Nicolas est "gilet jaune": "Depuis 6 jours, les gens qui ne peuvent pas manger de riz mangent du pain. C'est comme ça, il faut participer à l'effort collectif que nous sommes en train de mettre en place".

Et après tous ces sacrifices dans une île déjà en souffrance, Johnny a bon espoir que le gouvernement écoute enfin la détresse réunionnaise: "Un jour on descendra devant la préfecture, on fera une fête avec les policiers".

Cet après-midi, les "gilets jaunes" ont prévu de se rendre devant la préfecture. La fête avec les policiers n’est pas encore à l’ordre du jour.

Romain Poisot (avec P.B.)