Autoroute A69: des affrontements ont éclaté entre gendarmes et manifestants après une journée calme

Des heurts ont éclaté entre certains manifestants et les escadrons de gendarmes mobilisés à l'occasion de la manifestation contre le chantier de l'A69, à Morens-Scopont, le 5 juillet 2025. - Ed JONES
La manifestation contre la création de l'autoroute entre Castres et Toulouse, appelée "Turboteuf", s'est déroulée ce samedi 5 juillet à Maurens-Scopont (Tarn). Si le rassemblement, interdit par la préfecture, s'est d'abord réalisé dans le calme, il a ensuite été le théâtre de heurts entre manifestants et des membres des forces de l'ordre.
D'après la préfecture, près de 1.000 personnes ont fait face aux dizaines d'escadrons de gendarmes mobilisés.
Des heurts avec la police
Sur place, aux alentours de 17h30, on pouvait observer plusieurs centaines de manifestants qui avaient décidé de se rendre sur le chantier de l'A69, essayant de monter sur la bande de terre où l'autoroute doit bientôt voir le jour. Ils étaient 600, d'après la préfecture.
Au même endroit, les forces de l'ordre les repoussent. Un groupe de militants cagoulés s'est rapproché, lançant quelques pierres et cailloux, auxquels les agents de police ont répondu avec des tirs de gaz lacrymogène.
Sous la surveillance d'un hélicoptère de la gendarmerie, forces de l'ordre et manifestants sont restés ensuite à se faire face sans incident, les anti-A69 dansant la farandole sur la route en chantant "A bas l'Etat, les flics et les fachos".
Sous un soleil de plomb, les manifestants ont éteint les herbes enflammées au milieu des affrontements. Ils ont ensuite levé le camp et rejoint le château de Scopont pour poursuivre leur week-end de mobilisation.
Des militants déterminés
Cette "Turboteuf" avait pourtant été entamée dans le calme, rythmée par des festivités. Dans l'après-midi, des centaines de militants étaient assis dans l'herbe du parc, desséchée par la canicule.
Quelque 1.500 repas ont été servis à la mi-journée, selon l'organisation et 1.000 manifestants étaient présents sur le site selon la préfecture. Ils ont écouté plusieurs prises de parole sur l'historique de la mobilisation, les modalités d'action, un des organisateurs proclamant "Plus jamais d'A69 ni ici, ni ailleurs !" sous les applaudissements.
Après les incidents survenus avec les policiers, Amine, les yeux rougis, reste en place pour lutter jusqu'au bout.
"Cette autoroute n'a aucun sens. Elle ferait payer les gens 17 euros l'aller-retour, alors qu'ils font aujourd'hui le trajet gratuitement en prenant la nationale 126", déplore le membre du collectif La Voie est libre au micro de RMC.
"Il n'y a pas besoin de dépenser des centaines de millions pour construire une autoroute qui serait parallèle à cette nationale publique, gratuite et sous-fréquentée", ajoute-t-il.
Il cite en outre les conséquences écologiques de ce projet qui favorisera davantage d'émissions de gaz à effet de serre. Un ajout peu utile, au regard des récentes conditions météorologiques et des canicules qui s'abattent sur la France.
De son côté, la députée LFI de la Haute-Garonne, Anne Stambach-Terrenoir, dénonce un chantier illégal. "Ce projet d'autoroute, qui a été repensé dans les années 1990, n'est plus du tout adapté aux besoins, au climat, à tout ce que l'on connaît aujourd'hui. Pourtant, on continue à passer en force", explique-t-elle.
A ses yeux, la solution "démocratique" repose sur l'attente du jugement du tribunal, qui doit être rendu au mois de novembre prochain pour "déclarer l'illégalité" de cette construction et mettre un terme "aux dégâts et aux tensions que cela suscite".