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Avec son "plan pauvreté", Emmanuel Macron joue gros politiquement

Emmanuel Macron dévoile ce jeudi matin son plan de lutte contre la pauvreté. Huit milliards d'euros seront débloqués sur quatre ans. Il y a 9 millions de pauvres dans notre pays dont 3 millions d'enfants et depuis 10 ans, la pauvreté peine à reculer dans notre pays.

Le chef de l'Etat et le gouvernement ont décidé de mettre les moyens sur la lutte contre la pauvreté des enfants et des adolescents.

Le plan prévoit d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés, via des bonus financiers aux collectivités, de créer un fonds pour financer des petits déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux dans les cantines.

Pour les jeunes, l'obligation de formation sera portée de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire, estimés à plusieurs dizaines de milliers, et leur proposent des formations.

"Avec ce plan pauvreté on va montrer que nous marchons sur nos deux jambes"

Pour le chef de l'Etat il s'agit de montrer qu'il a une préoccupation sociale, qu'il n'est pas le président des riches comme le martèle l'opposition.

"Avec ce plan pauvreté on va montrer que nous marchons sur nos deux jambes", confie un député. "Nous allons montrer que nous savons maintenir l'équilibre entre les mesures sociales et les mesures plus favorables au monde de l'entreprise", dit-il.

Ces aides, "permettent de contenir la pauvreté mais elles ne permettent pas d'en sortir"

Au mois de juin, Emmanuel Macron s'était emporté contre le "pognon de dingue" que coûtent les aides sociales. Cette petite phrase avait indigné la gauche et les les associations. Ce jeudi 13 septembre, le chef de l'Etat va donc tenter de corriger le tir et de préciser sa pensée.

Le chef de l'Etat annoncera l'extension de la CMU, la couverture maladie universelle, à plusieurs millions de Français pour qu'ils bénéficient d'une complémentaire santé. Il va aussi annoncer une série de mesures destinées à rendre plus efficaces les aides sociales.

Ces aides, "permettent de contenir la pauvreté mais elles ne permettent pas d'en sortir", explique un proche du chef de l'Etat. "Il faut donc améliorer l'accompagnement des plus démunis pour leur permette de trouver une formation puis un emploi", dit-il.
Stéphanie Collié