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Avortement: l'Alabama vote la loi la plus répressive des Etats-Unis

Le texte prévoit que les médecins pratiquant l'avortement seront passibles de peines de prison de 10 à 99 ans, sauf en cas d'urgence vitale pour la mère ou d'"anomalie létale" du foetus.

Le Sénat de l'Etat de l'Alabama a adopté mardi le projet de loi le plus restrictif des Etats-Unis sur l'avortement, avec une interdiction quasi totale - même dans des cas de viol ou d'inceste - et prévoyant des peines allant jusqu'à l'emprisonnement à vie pour les médecins pratiquant des interruptions volontaires de grossesse.

Le texte prévoit que les médecins pratiquant l'avortement seront passibles de peines de prison de 10 à 99 ans, sauf en cas d'urgence vitale pour la mère ou d'"anomalie létale" du foetus.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a déjà fait savoir qu'elle saisirait la justice pour empêcher l'application de ce texte. "Ce texte punit les victimes de viol et d'inceste en les privant encore plus du droit à disposer de leur propre corps et en les obligeant à donner naissance", selon l'ACLU.

L'organisation féministe américaine National Organization for Women a qualifié la loi d'"inconstitutionnelle", estimant que sa mise en application "renverrait les femmes de l'Etat aux jours noirs durant lesquels les parlementaires contrôlaient leur corps, leur santé et leur vie".

L'objectif avoué des promoteurs du texte est de se retrouver devant la Cour suprême des Etats-Unis, dominée depuis l'élection du président Donald Trump par des conservateurs, pour la convaincre de revenir sur sa décision emblématique de 1973, "Roe v. Wade" qui a reconnu le droit des femmes à avorter tant que le foetus n'est pas viable.

Plusieurs Etats conservateurs envisagent des lois anti-avortement tandis que des Etats libéraux cherchent à garantir le droit à l'interruption volontaire de grossesse en l'inscrivant dans leurs Constitutions.

Depuis le début de l'année, 28 des 50 Etats américains ont mis en place plus de 300 nouvelles règles afin de limiter l'accès à l'avortement, selon l'Institut Guttmacher qui défend le droit des femmes à l'IVG.

La rédaction de RMC (avec AFP)