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Baisse de l'offre, augmentation de la demande: le marché locatif toujours plus en tension

Jamais le site d'annonces Bien'ici n'avait mesuré une telle tension locative en début d'année: trouver un appartement ou une maison à louer relève du parcours du combattant. La disponibilité des logements baissent, quand la demande augmente fortement.

Des dizaines d'envois de dossiers, de nombreux refus, de l'attente... Il est devenu très difficile de trouver ou d'obtenir un appartement ou une maison à louer. Au mois de novembre, le ministre du Logement Olivier Klein, évoquait le risque que le logement puisse devenir "la bombe sociale de demain".

Le site d'annonces Bien'ici n'avait jamais mesuré une telle tension locative en début d'année. En janvier, le nombre de logements à louer était en baisse de plus de 30% par rapport au même mois de l'an dernier. Sauf qu'en parallèle, la demande flambe avec une hausse de plus de 50% des prises de contact par annonce.

Les causes sont d'ailleurs multiples. Les réglementations par rapport aux passoires thermiques commencent à avoir des conséquences, mais cela reste assez minoritaire. En revanche, l'une des principales raisons de cette tension réside dans la difficulté d'accès aux crédits avec la hausse des taux. Cela empêche beaucoup de ménages de devenir propriétaires, et ils restent donc, locataires.

La tension augmente dans les petites villes

De plus, il n'y a pas assez de créations, de constructions ou de réhabilitations de logements: il y a une pénurie. Le déséquilibre est tel que sur certains sites d'annonces les offres s'arrachent en quelques heures. À Paris, en janvier, il y avait en moyenne 18 prises de contact en moins de 24h après la publication d'une annonce.

Si les grandes villes traditionnelles comme Lyon et Bordeaux sont fortement concernées par ces difficultés, elles ne sont pas les seules. Des plus petites communes comme Montpellier, Rennes et Nantes affichent une tension locative immédiate encore plus forte qu'à Nice, Marseille ou Lille. À Montpellier, par exemple, il faut compter six prises de contact par annonce en moins de 24h, à Lille c'est deux fois moins. Pour autant, ça ne veut pas dire que la tension baisse à Lille, Nice ou Marseille, mais cela signifie qu'elle augmente encore plus vite ailleurs.

Les prix grimpent

Qui dit déséquilibre entre l'offre et la demande, dit aussi hausse des loyers. Il existe pourtant bien un indice de référence qui empêche les loyers de trop augmenter, en plafonnant la hausse à 3,5 % pour le moment. Il y a aussi les différents encadrements des loyers mis en place dans certaines villes. Sauf que cela ne prend pas en compte les charges qui explosent, notamment à la suite de l'envolée des coûts de l'énergie.

Bien'ici constate une hausse des loyers affichés, charges comprises donc, de près de 7,5 % sur un an. Seloger, un autre site de location, constatait déjà début janvier, des hausses de loyers supérieures à la limite des 3,5 % dans la moitié des grandes métropoles et pire encore dans les villes un peu plus petites. Le site relevait des hausses de 8 % sur un an à Mérignac, près de Bordeaux ou du plus 10% sur deux ans à Quimper.

Marie Coeurderoy (édité par AB)