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"C'est historique": pour la première fois, la majorité des personnes sous tutelle pourront voter dimanche

Les élections européennes se déroulent ce dimanche et grâce à une nouvelle loi, les personnes sous tutelle pourront être plus nombreuses à aller voter. Nous avons rencontré Gaultier qui va connaître son premier scrutin à 30 ans.

Jusqu'ici environ 300.000 personnes sous tutelle ne pouvaient pas voter. Le juge des tutelles pouvait retirer le droit de vote à aux personnes sous tutelle, notamment des personnes âgées ou atteintes d'un handicap intellectuel ou psychique.

Cela vient de changer depuis la loi du 23 mars 2019, et dimanche, pour la première fois, la majorité des personnes sous tutelle vont pouvoir, comme tout autre citoyen, se rendre dans l'isoloir.

Depuis cette loi promulguée le 25 mars dernier, le juge des tutelles n'a plus son mot à dire concernant le droit de vote des personnes handicapées.

"Je suis fier de moi"

Parmi ces nouveaux votants, Gaultier, atteint de trisomie 21, votera aux élections européennes dimanche, une première pour lui. Il aura attendu 30 ans.

Atteint de trisomie 21, Gaultier est sous tutelle depuis sa majorité. Le juge ne lui a jamais accordé le droit de vote. Ce dimanche est donc un grand jour et il lui tarde de réaliser de mettre le papier dans l'urne.

"Je suis fier de moi, ce sera la première fois et c'est impressionnant" 

Mais ce n’est pas seulement ce cérémonial qui l’enthousiasme. Avec cet acte citoyen, Gaultier peut enfin se prononcer sur les sujets qui lui tiennent à cœur. "Il y a des espèces qui sont menacées de disparaître", glisse-t-il évoquant l'écologie.

"Leur voix sera peut-être mieux entendue et mieux reconnue"

Si son choix n’est pas encore arrêté, pas question pour ses proches d’influencer sa décision. "J'en ai parlé avec eux mais je ne sais même pas pour qui ils vont voter".

Nora Magnan est la présidente de l’association d’insertion trisomie 21 dans l'Eure. Pour elle c’est une grande victoire.

"C'est vraiment quelque chose d'historique. Je pense que ça aura aussi des répercussions pour l'avenir des personnes en situation de handicap dont la voix sera peut-être mieux entendue et mieux reconnue. Et ça ne peut que progresser toute la société."
Margaux Bédé (avec James Abbott)