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"C'est sale", "c'est génial": le retour de la baignade dans la Seine à Paris, entre enthousiasme et craintes

Des nageurs ont inauguré le site de baignade de la Seine, à Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, le samedi 5 juillet 2025.

Des nageurs ont inauguré le site de baignade de la Seine, à Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, le samedi 5 juillet 2025. - Julien Rosa

Les Parisiens ne sont pas tous friands à l'idée de plonger dans la Seine, qui permet à nouveau la baignade depuis le 5 juillet. Si certains défendent un cadre idyllique pour nager, d'autres rechignent à poser le pied dans un eau qu'ils estiment encore sale.

Près d'un siècle après son interdiction, la baignade dans la Seine est de nouveau possible dès ce samedi 5 juillet, à Paris. Il s'agit de l'un des principaux héritages des Jeux olympiques et paralympiques.

Trois sites surveillés ont été mis en place jusqu'à la fin du mois d'août pour accueillir le public: le bras Marie, à Paris Centre, Bercy, dans le 12e arrondissement, et Grenelle, dans le 15e arrondissement.

Reste à savoir si les habitants oseront se jeter à l'eau. Avant l'ouverture, Jean-François se trouve face à l'une des trois zones de baignade et immortalise les derniers travaux menés par les agents, notamment l'installation d'un ponton flottant sur 70 mètres de long.

"C'est une curiosité. Depuis le temps qu'on en parlait", sourit-il au micro de RMC. De quoi lui donner l'envie de piquer une tête ? "Ah non", s'empresse-t-il de répondre.

Des avis partagés

Beaucoup d'habitants rechignent à l'idée de se glisser dans les eaux de la capitale. L'évocation du plongeon dans la Seine est souvent suivie d'une grimace.

"Pour moi, la Seine c'est sale. La couleur de l'eau, le fait qu'il y ait du courant", indique une passante.

"On sait très bien qu'il y a toujours des trucs au fond, des déchets. Ca bloque un peu quand même", ajoute un autre.

Hugo, lui, est moins frileux à l'idée d'y tremper les pieds. "Il ne faut pas avoir peur, il faut y aller. Je trouve ça génial de pouvoir se baigner dans une ville historique comme Paris", dit-il.

Certains sont même pressés de se mettre à l'eau, à l'image de Jacques et Michel, qui sont venus faire du repérage avant d'enfiler leur maillot ce samedi. L'un évoque "un cadre idyllique", et l'autre un événement "incroyable" étant donné que les dernières baignades remontent à 102 ans.

Une qualité de l'eau surveillée

Les appréhensions liées à la qualité de l'eau sont pourtant contrées par les contrôles réguliers. Un système de drapeau vert, orange ou rouge a été mis en place pour indiquer aux baigneurs ce qu'il en est.

"On fait des contrôles quotidiens toujours les jours pour vérifier que la qualité de l'eau est conforme à la réglementation européenne", assure Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris chargé du sport.

Il précise que l'ARS réalise trois contrôles par semaine, décrivant alors "un suivi millimétré" et la présence de "capteurs" dans l'eau.

Le projet est surtout un moyen d'offrir aux habitants un autre point de rafraîchissement, alors que la France vient de traverser une autre vague de chaleur intense.

Des lieux sécurisés

L'accès à ces zones de baignade est gratuit. Au total, le site de Bercy peut accepter 700 personnes, dont 300 dans la zone de baignade, le site de Grenelle jusqu'à 200 personnes, dont 150 dans la zone de baignade, et le site du bras Marie jusqu'à 150 personnes.

Chaque lieu sera surveillé par des maîtres-nageurs lors des heures d'ouvertures, qui varient selon les secteurs et sont précisés sur le site de la mairie.

Des casiers sécurisés sont également mis à disposition, y compris des douches, obligatoires avant de se glisser dans l'eau, ainsi que des accès à des toilettes.

Les ponts de baignade pourraient ne pas être accessibles en cas d'intempéries, de fort courant ou de trop mauvais résultats d'analyses de la qualité de l'eau.

Lucas Lauber avec Mélanie Hennebique