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"C'est une porcherie": la gare de Marseille sous une montagne de déchets après 10 jours de grève

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Depuis le 1er août, 17 agents de propreté sont en grève à la gare de Marseille. Ils réclament le paiement de leur salaire de juillet par leur entreprise Laser Propreté, qui affirme avoir versé tous les salaires. Résultat, la gare croule sous les ordures non-ramassées.

Dix jours qu’ils n’ont pas été payés. À la gare Saint-Charles de Marseille, 17 agents de propreté sont en grève pour réclamer le paiement de leurs salaires du mois de juillet. Ils accusent leur entreprise Laser Propreté de multiplier les retards de paiement depuis plusieurs mois.

Un mouvement qui concerne aussi les salariés du métro, le port maritime ainsi que le Tramway qui ont rejoint mercredi soir le mouvement. Résultat, des kilos d’ordures s’amoncellent dans la gare sous le regard médusé des voyageurs.

Après 800 kilomètres de voyage depuis la Touraine, l’arrivée à la gare Saint-Charles est plutôt brutale.

“C’est dégueulasse. J’ai même pris des photos et des vidéos, et puis je vais écrire un petit mot à la SNCF pour demander le remboursement d’une partie du billet parce que je ne trouve pas ça normal de payer des billets aussi chers pour atterrir dans une gare comme ça”, déplore cette vacancière.

Même impression pour Marie-Alice, même si elle comprend le mouvement. “Ce n’est pas trop l’image qu’on a envie de donner à Marseille. Surtout que je trouve que la ville est plus propre qu’avant donc là, c’est juste une porcherie”, pointe-t-elle.

"On ne lâchera rien"

Ne plus ramasser les déchets, c’est pourtant le seul moyen qu’on trouvé les salariés de Laser propreté pour se faire entendre de leur direction. Car les retards se répètent depuis plusieurs mois comme pour cet agent qui n’a toujours pas reçu sa paye de juillet.

“J’ai dû me faire avancer de l’argent, un peu par ma famille, un peu par mes collègues. Je ne vous dis même pas le stress, l’angoisse”, dénonce-t-il.

Les salariés qui ne demandent qu’une seule chose, que leur salaire leur soit versé. “On ne lâchera rien, on ira voir les instances qu’il faut aller voir. On s’excuse auprès des usagers quand même parce que ce n’est pas normal de trouver la gare dans cet état. Mais je me dis que malheureusement, on est obligé d’en arriver là”, indique Houria TahriI, élue CSE Solidaire.

De son côté, la direction affirme fermement avoir versé tous les salaires le 31 juillet. L’intersyndicale doit se réunir ce jeudi 10 août à 8h30 pour donner suite au mouvement et notamment au communiqué de la direction publié mercredi soir. Une plainte doit être déposée très prochainement contre l'entreprise selon les syndicats.

Estelle Henry avec Guillaume Descours