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"Ce n'est pas de la provocation": un pasteur est menacé pour un spectacle de pole dance à l'église

Après des menaces, le pasteur d'une paroisse protestante de Strasbourg refuse de céder et compte bien maintenir le spectacle de pole dance prévu au sein du lieu de culte.

Malgré les menaces, le spectacle de pole dance a eu lieu et continuera à avoir lieu. Menacée, la paroisse protestante Saint-Guillaume de Strasbourg, se voulant libérale et inclusive, refuse de céder aux pressions après avoir accueilli fin mars un spectacle mêlant musique sacrée et pole dance dans son église.

Après la première édition de mars, le pasteur de la paroisse a retrouvé deux lettres anonymes glissées sous la porte de l'église, l'une manuscrite appelant à ce "qu'on lui coupe la tête" pour avoir "donné la clé de notre sainte église à ce serpent qui fait la danse", l'autre dactylographiée menaçant de décapiter des paroissiens.

"Des paroissiens, réticents à l'origine, en sont sortis bouleversés"

Ce mercredi 31 mai, une nouvelle représentation a eu lieu sans incident. Et deux autres sont attendues dans la foulée, jeudi et vendredi. "L'idée, c'est que le gymnaste représente le Christ", explique le pasteur de la paroisse Daniel Boessenbacher, dans "Les Grandes Gueules" ce jeudi sur RMC et RMC Story

Accusé par l'avocate Sarah Saldmann de faire de la "provocation", le pasteur se défend: "Ce n'est pas de la provocation, nous voulons montrer que nous sommes ouverts à des gens qui ont des modes de pensée différents. Je pense que l'on peut aller très loin dans l'ouverture d'esprit", plaide-t-il.

"Des paroissiens, réticents à l'origine, en sont sortis bouleversés", ajoute le pasteur, alors que les représentations de fin mars avaient été couronnées de succès avec un millier de personnes en deux jours.

Des drag-queens l'année dernière

Pour éviter tout débordement, un service d'ordre et de sécurité a tout de même été prévu, pour les spectacles de cette semaine.

La programmation culturelle de Saint-Guillaume avait déjà fait tiquer quelques paroissiens, comme l'an dernier, lorsque l'église avait accueilli "Les 12 travelos d'Hercule", un cabaret de drag-queens.

Mais tous n'ont pas résisté aux menaces. À Metz début avril, le chanteur Bilal Hassani, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT+, avait dû renoncer à un concert prévu dans une église désacralisée après de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux.

G.D.