Charb de Charlie Hebdo au Panthéon? "Il refusait obstinément d’avoir peur", souligne sa veuve

Les proches du dessinateur Charb demandent l'entrée au Panthéon du journaliste tué dans l'attaque visant Charlie Hebdo en 2015. "Il coche toutes cases", c'est ce qui est écrit dans un édito publié ce mercredi matin dans l'hebdomadaire satirique. Une requête a été transmise au président de la République. Sa veuve Marika Bret témoigne sur RMC.

Alors que se tiendra jeudi la cérémonie de panthéonisation de Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice mort en 2024, les proches du dessinateur Charb demandent à ce que le journaliste entre lui aussi au Panthéon.

L'ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo a été tué dans l'attaque djihadiste du 7 janvier 2015 avec sept autres de ses collègues. "Charb coche toutes les cases pour s'y retrouver" et ses "valeurs" étaient "exactement celles de notre démocratie", défend Riss, qui lui a succédé à la tête de Charlie Hebdo, dans son édito publié ce mercredi matin dans l'hebdomadaire satirique.

Les proches de Charb ont transmis une requête au président de la République. "Nous souhaiterions ancrer définitivement cet événement dans l'histoire du pays, par un acte fort et fédérateur", ont écrit les parents de Charb et son frère dans leur requête.

"Il a porté des valeurs jusqu'à la fin de sa vie"

Pour sa famille comme pour la rédaction de Charlie Hebdo, Charb “coche toutes les cases”. Républicain convaincu et défenseur acharné de la laïcité, il avait choisi, en 2006, de republier les caricatures danoises de Mahomet, devenant la cible des islamistes et d’Al-Qaïda. Un engagement total sur lequel insiste Marika Bret, sa compagne pendant près de quinze ans:

"Charb a porté jusqu’à la fin de sa vie nos valeurs et nos principes et en particulier la liberté d’expression", souligne-t-elle.

"Il refusait obstinément d’avoir peur. Il disait ‘je n’ai pas d’enfants, pas de crédit, je préfère mourir debout que vivre à genoux’. Et ça, c’est un acte, une façon d’être, une façon d’agir qui est absolument remarquable”, appuie-t-elle.

Pour elle, faire entrer les cendres de Charb au Panthéon serait un geste fort. La décision appartient désormais à Emmanuel Macron.

Victor Girerd avec Guillaume Descours