Colonies de vacances: le secteur victime d'une pénurie de personnel sans précédent

Les colonies de vacances sont en manque d'animateurs. Les organismes et associations peinent à trouver des bras pour gérer et encadrer des jeunes cet été en camp de vacances. La faute à la crise sanitaire, qui a annulé les colonies et poussé pas mal de jeunes à la reconversion. Le Covid a aussi fait baisser le nombre de formations au BAFA. Elles sont passées de 43.000 en 2019 à 31.000 en 2020.
Ce manque de bras n’étonne pas du tout Camille, ancienne animatrice de colonies de vacances. Si elle a tout arrêté après huit ans, c’est notamment à cause des conditions de travail.
“Ça va peut-être permettre à la profession d’évoluer. C’est créer des animations, mais c’est aussi passer le balai, faire le ménage, nettoyer du vomi…”, explique-t-elle.
Un travail parfois ingrat, qu’elle a aimé faire. Mais les horaires XXL et la rémunération minimum ont eu raison de sa passion. "Ça varie entre 28 et 45 euros brut la journée. Donc ramené à un taux horaire, c’est assez ridicule”, justifie-t-elle.
Une crise encore plus grave pour les vacances de personnes handicapées
Un vrai casse-tête pour Lisa. Cette directrice de séjour n’arrive pas à boucler ses effectifs pour l’été. Du jamais-vu en quatre ans. “J’arrivais à faire 10 à 15 entretiens. Aujourd’hui, j’ai dû recevoir trois candidatures”, regrette-t-elle.
Elle aussi a été animatrice. Elle comprend les réclamations sur les salaires, mais elle n’a aucune marge de manœuvre.
“Je n’ai rien à voir avec les salaires des animateurs. C’est vraiment les organismes et jeunesse et sports. Moi, je n’ai aucune emprise dessus”, assure-t-elle.
Selon l’Union française des centres de vacances, l’annulation de colonies semble peu probable. Sauf pour les vacances adaptées pour les personnes handicapées. Il manque toujours plus de 500 animateurs.